GIRALT Francisco

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason, Annie Pennetier

Né le 3 mars 1887 à Igualada (province de Barcelone, Espagne), mort le 3 février 1943 à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) ; ouvrier du livre, imprimeur conducteur ; résistant.

Francisco Giralt était installé en France depuis les années 1900, il savait lire le français. Il épousa Madeleine David, le couple eut une fille prénommée Antoinette, la famille vivait au 110 rue du Plessis-Piquet à Fontenay-aux-Roses (Seine, Val-de-Marne). Il était inconnu des Renseignements généraux mais avait été condamné le 11 octobre 1939 à seize francs d’amende pour « non déclaration d’arme ». Il fut embauché par l’imprimerie J. Solsona (Paris, XIVe arr.) d’octobre 1939 jusqu’à l’exode de 1940, puis étant au chômage à partir de janvier 1942.
Il a été arrêté par des inspecteurs de la BS1, avec tous les employés le 19 octobre 1942 lorsque la police découvrit l’implication de l’imprimerie dans la résistance. La perquisition de son domicile a été infructueuse. Interrogé par le commissaire Fernand David de la BS1, il déclara qu’il n’ignorait pas l’activité de l’imprimerie, assista aux tirages, mais il n’y participa pas. Blanche Solsona le sollicita, il refusa arguant sa qualité d’étranger.
Il fut ensuite interné dans le quartier allemand de la prison de Fresnes. Le 8 janvier 1943, il tenta de correspondre avec son ami Joaquim Termes-Vilaplana, responsable d’un parti nationaliste catalan, mais la lettre récupérée porte la mention « refusée » : cette lettre est en fait un poème rédigé en catalan adressé expressément : "A l’amic Termes" [A l’ami Termes]. Il date le texte du 8 janvier 1943 et situe son envoi depuis la prison de Fresnes. Il y fait allusion à sa détention Celui-ci directeur technique de l’imprimerie Solsona avait également été arrêté et devait se trouver également interné.
Le 3 février 1943, à 10h du matin, il fut retrouvé mort au pied de son lit dans l’infirmerie de la prison. Lors de la reconnaissance du corps, sa femme et sa fille avaient vu un homme « battu, méconnaissable, squelettique ».
En avril 1945, son épouse a été auditionnée par la commission d’épuration de la police. Elle déclara que « le corps de son mari portait des traces de sévices qu’il aurait subis à la prison. » Le président de la commission lui conseilla de « déposer plainte ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186537, notice GIRALT Francisco par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason, Annie Pennetier , version mise en ligne le 9 avril 2018, dernière modification le 6 août 2021.

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason, Annie Pennetier

SOURCES : Arch. PPo. BS1 GB 068, 77W 5369. — Archives de Janine Eemans (poème de Giralt écrit à la prison de Fresnes). – Témoignage de sa petite-fille Janine Eemans le 4 décembre 2016. — Note d’André Balent.

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