BLANCHARD Daniel, Camille. Pseudonyme SURCOUF

Par Jean-Claude Bonnin

Né le 1er avril 1919 à Garches (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), mort en action le 19 juillet 1944 à Saint-Dizier-Leyrenne (Creuse) ; agent d’assurances ; résistant du Cher-sud, ORA, Alliance, Combat, chef de la compagnie Surcouf, AS de la Creuse.

Daniel Blanchard
Daniel Blanchard

Fils de Henri Blanchard, monteur, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, et de Élisa Maria Michiel, vernisseuse d’origines belges, Daniel Blanchard passa sa jeunesse près de Douai dans le Nord. Brillant élève, titulaire du brevet élémentaire, il devint employé de mairie à Douai et réussit, tout en travaillant, à obtenir des diplômes de comptabilité et de secrétariat.

En 1939, Daniel Blanchard fut mobilisé ; il participa à quelques engagements contre l’ennemi et obtint une citation à l’ordre de l’Armée. En 1940, il suivit une formation d’officier à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) ; il en sortit avec le grade d’aspirant le 20 août,et fut incorporé, en 1941, au premier régiment d’infanterie (1er RI) puis affecté à Saint-Amand-Montrond (Cher). À la dissolution du 1er RI, en novembre 1942, après l’envahissement de la zone libre, Daniel Blanchard retourna à la vie civile et se fit employer dans un cabinet d’assurances. En 1943, il épousa une jeune Saint-amandoise et le couple eut un enfant.
Dans le Cher, il intégra l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) sous les ordres du commandant Rauscher qui organisa le 3e bataillon du 1er RI clandestin (région de Sancoins, Blet, Charenton). Début 1944, le grade de lieutenant lui fut attribué par le colonel Bertrand, artisan de la reconstitution clandestine du 1er RI. Daniel Blanchard devint, en même temps, agent P2 de renseignement et de liaison du réseau Alliance.
Impatients de voir arriver le débarquement allié tant attendu et désireux d’agir, Daniel Blanchard ainsi que son beau-frère André Sagnelonge rejoignirent Combat dirigé par le chef départemental René Van Gaver. Ils participèrent aux actions menées par ce mouvement dans le Cher-Sud : aide aux réfractaires au STO, réceptions de parachutages, sabotages.
Les 6 et 7 juin 1944, Daniel Blanchard et André Sagnelonge prirent part aux combats contre la Milice à Saint-Amand-Montrond. Le 7 juin au soir, Daniel Blanchard partit, avec les résistants qui avaient investi la ville, pour Guéret (Creuse) dont la Résistance venait de s’emparer, en position de repli. Des troupes allemandes de choc arrivèrent. André Sagnelonge, qui n’a pas été prévenu du départ des maquisards, fut fusillé avec un autre jeune du groupe Combat, René Ghirardello, le 8 juin.

Le 9 juin 1944, lors de la reprise de Guéret par les troupes allemandes, le groupe des maquisards du Cher suivit le repli des résistants creusois vers le sud de la Creuse. C’est au château de Masbaraud-Mérignat, près de Bourganeuf dans la Creuse, que le groupe qui cantonnait avec Daniel Blanchard prit le nom de " compagnie Surcouf". La compagnie Surcouf intégra alors le bataillon Chateigner de l’AS, actif sur le secteur de Bourganeuf. Le lieutenant-colonel Fossey (" François ") chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher zone-sud le nomma capitaine. Sa compagnie participa, avec succès, à quelques coups de main contre la Milice et l’occupant au début du mois de juillet.
Après le 14 juillet, les maquisards étaient trop nombreux (144) pour échapper discrètement aux Allemands de la brigade du général Kurt Jesser, formation militaire allemande composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police entrée récemment en Creuse pour organiser la répression. Ils se divisèrent en deux groupes : un avec Blanchard, l’autre avec le lieutenant Chaillaud. Ils avaient avec eux des miliciens pris en otage à Saint-Amand-Montrond. Au matin du 19 juillet 1944, Daniel Blanchard et ses hommes qui avaient choisi de regagner le Cher devant la pression de la brigade Jesser, et qui bivouaquaient dans un bois furent encerclés par celle-ci à la Croix-de-la Mine, commune de Saint-Dizier-Leyrenne. "Surcouf ", son adjoint René Van Gaver et cinq autres résistants du groupe, Marcel Danjon, Georges Cottereau, Albert Ravel, et Émilien Trébujais, furent tués au combat ; 60 faits prisonniers furent déportés ; quinze hommes seulement réussirent à se sauver de la nasse.
Une stèle à la mémoire des combattants de la Surcouf tombés le 19 juillet 1944 à la Croix-de-la-Mine a été dressée sur les lieux du drame dans la forêt. Chaque été une cérémonie est organisée sur ce lieu de massacre ; en juillet 2015, sa fille Françoise Blanchard et sa petite-fille Corinne y participaient aux côtés des représentants des différentes autorités.
Le nom de Daniel Blanchard est également gravé sur le monument aux morts de Saint-Amand-Montrond, sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret et sur le Mémorial de l’Alliance (réseau Alliance) à Paris 1er arr..

Il a reçu la mention « Mort pour la France » le 18 décembre 1957.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186566, notice BLANCHARD Daniel, Camille. Pseudonyme SURCOUF par Jean-Claude Bonnin, version mise en ligne le 21 novembre 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Claude Bonnin

Daniel Blanchard
Daniel Blanchard
Stèle commémorative à La Croix-de-la-Mine
Stèle commémorative à La Croix-de-la-Mine

SOURCES : AERI- Cher . — La Résistance dans le Cher 1940-1944, édité par l’association des Amis du Musée de la Résistance et de la déportation de Bourges,MRN et CDDP du Cher, 2004. — Marc Parrotin Mémorial de la résistance creusoise Éd.Verso 2000. — MémorialGenweb. — La Montagne du 24 juillet 2015 . — Notes de Michel Thébault et d’ Annie Pennetier. — État civil.

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