CARDON Roger Maurice, Claude

Par Claude Pennetier

Né le 13 mai 1911 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), mort le 20 novembre 1995 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; ouvrier du Livre ; militant communiste de la CGT.

Fils de Maria Cardon, blanchisseuse, et de Jean Cardon, ouvrier verrier qui participa, après la Première Guerre mondiale, à une grande grève des verriers de Chalon-sur-Saône et qui fut licencié et expulsé de son logement après l’échec de celle-ci, Roger Cardon connut la solidarité ouvrière, les quêtes, les soupes populaires, mais aussi la faim, le ramassage des « grésillons » (résidus de coke répandus entre les traverses de chemin de fer) pour se chauffer.
Son père vint à Paris chercher du travail aux usines Panhard. Avec ses trois enfants, il habita dans le quartier de la gare de Lyon.
Roger Cardon y obtint son certificat d’études. Apprenti serrurier (travaux sur les grilles de l’église Saint-Sulpice), il devint ouvrier rotativiste, un métier dont la modernité l’avait séduit. Avec ses camarades, il mit en pratique une entraide au travail au bénéfice des vieux ouvriers : l’un d’entre eux mourut à la rotative à l’âge de quatre-vingts ans, événement qui le marqua profondément et scella son engagement syndical. II adhéra à la CGTU en 1927. II participa aux grèves de 1936 et prit une carte de sympathisant du Parti communiste. Il se maria en avril 1933 à Paris (XVIe arr.) avec une institutrice.
Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier le 11 juin 1940. II s’évada du stalag en février 1942. II passa la ligne de démarcation à Chalon-sur-Saône, dans le coffre de nettoyage d’une locomotive, et, grâce à une filière militaire, obtint de faux papiers délivrés à Bourg-en-Bresse, ce qui lui permit de travailler à la robinetterie Idéal Standard de Clichy (Seine, Hauts-de-Seine), où il habitait depuis 1934 et où son épouse enseignait.
À la Libération, dans le cadre de la « dévolution », il devint l’un des responsables du personnel du journal Paris sports situé rue du Croissant, dont l’exploitation avait été affectée au Parti communiste, auquel il avait adhéré. II fut ensuite employé comme ouvrier rotativiste aux imprimeries France soir et Le Figaro. Délégué du personnel pendant trente ans, membre du conseil central du Livre Parisien CGT, il participa aux négociations sur les conventions collectives (à l’issue de ces négociations d’après guerre, la CGT du Livre obtint le monopole d’embauche des salariés de la presse parisienne), présida à de nombreuses reprises les réunions du GIA (groupe inter-ateliers) face aux patrons de presse, dont Pierre Lazareff.
Ses dernières luttes concernèrent l’organisation de la retraite des ouvriers du Livre. II prit la sienne à soixante-deux ans et fut l’un des premiers bénéficiaires d’un système de préretraite qu’il avait contribué à créer. Il militait également à France-URSS et au Secours populaire.
Son fils, Pierre Cardon*, fut un actif syndicaliste de l’enseignement et militant communiste de Clichy.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18671, notice CARDON Roger Maurice, Claude par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Claude Pennetier

SOURCE : Renseignements communiqués par sa famille. — État civil de Chalon-sur-Saône.

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