CARDONNE Gaston, Michel

Par André Balent

Né le 3 mai 1905 à Céret (Pyrénées-Orientales), mort le 9 décembre 1971 à Céret ; employé des contributions indirectes ; militant communiste, syndicaliste CGT et coopérateur des Pyrénées-Orientales ; maire de Céret (mai 1945-octobre 1947), conseiller général de Céret (1945-1951), conseiller de la République (1946-1948).

[Sénat]

Fils de Michel Cardonne, radical socialiste mort en 1934 et d’Anna née Collell, "illettrée, sans opinion". Ayant bénéficié d’un instruction primaire supérieure, il fut employé des Contributions indirectes et devint contrôleur puis inspecteur.

Lecteur de l’Humanité depuis 1927, il milita dès le début des années 1930 dans les rangs du Parti communiste. Il fut un des principaux artisans de la création des coopératives cérétanes : il prit en effet l’initiative de constituer une coopérative de consommation (pain) et une coopérative de production - « La Bouchonnière ». Vers la même époque fut également fondée à Céret une coopérative de production d’espadrilles.

Militant de la Fédération autonome des fonctionnaires, Gaston Cardonne devint après le congrès d’unification des organisations confédérées, unitaires et de la Fédération autonome, secrétaire adjoint de l’UD-CGT (22 décembre 1935). Il fut délégué au congrès de Toulouse de la CGT (2-5 mars 1936). Il fut avec Joseph Berta*, Adrien Grau* et Ayats un des syndicalistes catalans qui participèrent au congrès du Rassemblement universel pour la Paix (Bruxelles, 3-6 septembre 1936). En décembre 1936, le congrès de l’UD-CGT des Pyrénées-Orientales l’élut trésorier. Il demeura trésorier de cette union jusqu’en octobre 1939, date à laquelle il fut évincé, car, militant communiste, il ne réprouvait pas le Pacte germano-soviétique et l’invasion de la Pologne par les troupes soviétiques. Le socialiste SFIO, Adrien Grau* devint alors (11 octobre 1939) secrétaire général et trésorier de l’UD.

Gaston Cardonne fut également responsable du Secours Populaire de Céret, fort actif pendant la guerre civile espagnole. Il fut arrêté en mai 1940 aux armées, interné par les autorités vichyssoises, emprisonné à fort Barraux et déporté en Afrique du Nord en mars 1941 et libéré fin mars 1943. Il rejoignit ses parent à Turanne (Oranie), vendit la presse communiste (Liberté) et s’inscrit en avril 1943 à la section de Tlemcen. Réintégré aux douanes en février 1944, il rejoignit Casablanca où Grésa lui confia le secrétariat régional du Secours populaire marocain. Le parti communiste lui fit suivre les cours de l’école communsite de Casablanca en 1943-1944. Il rentra en France en novembre 1944.

Maire de Céret, Gaston Cardonne fut élu sans concurrent conseiller général du canton de Céret au scrutin de septembre 1945. Aux élections législatives du 21 octobre 1945, il était deuxième colistier de Léo Figuères* tête de la liste présentée par le PCF qui obtint 42 612 voix (39,96 % des suffrages exprimés). Aux élections sénatoriales de novembre-décembre 1946, il fut élu conseiller de la République par 206 voix contre 127 à Baptiste Pams (SFIO), 136 à Gaspard (radical) et 22 à Belmas (MRP). À nouveau candidat aux élections sénatoriales de novembre-décembre 1948, Gaston Cardonne conduisait la liste que présentait son Parti (un second siège de conseiller de la République ayant été attribué aux Pyrénées-Orientales, le PCF présentait également Antoine Miquel, ouvrier du Bâtiment). La liste communiste fut battue par une liste de coalition (SFIO-Parti radical). Gaston Cardonne et Antoine Miquel obtinrent respectivement 106 et 99 voix contre 379 à Léon-Jean Grégory* (SFIO) et 381 à Joseph Gaspard (radical).

Léo Figuères en 1946 comme André Marty en 1948 l’accusaient de travailler "trop personnellement", ce dernier ajoutait qu’il était "opportuniste" et dit qu’il se livrait "souvent à des scènes violentes".

Déjà battu à Céret aux élections municipales d’octobre 1947, Gaston Cardonne fut évincé de son poste de conseiller général au scrutin de ballottage d’octobre 1951 : il obtint 2 020 voix contre 2 918 au maire SFIO de Céret, Henri Guitard*.

Il était marié et père de deux filles, l’une d’elle (Paule Petit) fut une dirigeante de la fédération CGT du gaz et de l’électricité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18672, notice CARDONNE Gaston, Michel par André Balent, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 27 novembre 2021.

Par André Balent

[Sénat]

SOURCES : Arch. comité national du PCF. - L’Action syndicale, mensuel de l’Union des syndicats confédérés des Pyrénées-Orientales (1936-1939), photographie en avril 1936. — Le Travailleur catalan, hebdomadaire de la région catalane du Parti communiste (1936-1939). — Interviews de Ferréol Matheu et Jean Paloma, militants communistes à Céret. — Roger Bernis, Les Pyrénées-Orientales sous la IVe République, thèse de droit (dactyl.), Montpellier, 1971. — André Moine, Déportation et Résistance en Afrique du Nord. 1939-1944, 1972. — DPF, 1940-1958. — État civil de Céret.

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