Par Dominique Tantin, Michel Thébault
Né le 11 juin 1912 à Chaillé-les-Marais (Vendée), mort en action le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; résistant AS de la Vienne, maquis D3.
Pierre Godet était le fils de Maurice, Alexandre, André Godet (né le 1er septembre 1877 à Saint-Michel-en-l’Herm, Vendée) cultivateur et de Marie, Apolline, Eglantine Norigeon (née le 13 décembre 1884 à Marans, Charente-Maritime). Ses parents s’étaient mariés le 29 décembre 1902 à Chaillé-les-Marais, Vendée) et Pierre fut le benjamin de leurs cinq enfants. Son père mobilisé en 1914, caporal au 84e Régiment d’Infanterie Territoriale, fut tué au combat (Mort pour la France) le 25 août 1914 à Cysoing (Nord). Son décès fut enregistré à Vouhé (Charente-Maritime) où résidait alors la famille. Trois de ses oncles moururent également lors du premier conflit mondial. Sa mère se remaria en 1920 avec Eugène Boutillier, âgé de 47 ans (né le 22 septembre 1873 à Ferrières-d’Aunis, Charente-Maritime), cultivateur à Ferrières-d’Aunis, veuf et père lui-même de quatre enfants. La famille vécut pour partie en Charente-Maritime (Vouhé, Ardillières, Muron…) et en Vendée (Chaillé-les-Marais). Pierre Godet se maria avec Carmen, Huguette, Yvonne, Roy et était en 1944 domicilié à Vouillé-les-Marais (Vendée).
Il s’engagea dans la Résistance dans la Vienne à l’été 1944 dans le secteur de Joussé. Il y rejoignit le maquis Renard de l’AS (secteur D du sud du département de la Vienne, maquis également connu sous l’appellation D3) et reçut le grade de sergent-chef FFI (lié sans doute à son âge et à sa vraisemblable expérience militaire lors de la campagne de 1940). Le maquis était installé dans le secteur de Joussé (Vienne) et fut à l’initiative de l’attaque, le 13 août 1944, de la garnison allemande du haras de Champagné-Saint-Hilaire. En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement et l’État-major allemand, en prévision d’un repli devenu prévisible (l’ordre de repli général fut donné le 19 août aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest) ordonna l’évacuation des petites garnisons du sud du département de la Vienne et leur regroupement sur les grands axes de circulation. La préparation du retrait de la garnison installée au haras de Champagné-Saint-Hilaire n’échappa pas à la Résistance. Mais l’attaque se trouva confrontée à une très forte résistance de la garnison allemande, dégagée dans la journée par des renforts venus de Poitiers. Pierre Godet fut tué vers 12 heures 30 lors d’une tentative d’approche de la villa où étaient retranchés les soldats allemands.
Il obtint la mention mort pour la France le 13 juin 1945 et son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Ardillières (Charente-Maritime) au sud-est de La Rochelle. Il est également inscrit sur un monument installé après la guerre à Champagné-Saint-Hilaire, sur le lieu de l’affrontement pour commémorer la mémoire des résistants morts au combat. La place de Vouillé-les-Marais (Vendée) devant la mairie, porte son nom.
Par Dominique Tantin, Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Vendée et Charente-Maritime (état civil, registre matricule, recensements) — AERI, CD-Rom La Résistance en Charente-Maritime, 2010 — Louis Vibrac. « Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire ». Geste Éditions 2012 — Louis Vibrac, bulletin municipal Champagné-Saint-Hilaire — site VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil, mairie de Champagné-Saint-Hilaire, registre des décès 1944 acte n° 27.