GATIEN Jean, Ernest, Léon

Il était le fils d’Émile Gatien employé de fabrique demeurant à Aubusson et de Louise Gayet couturière. Il fit son service militaire au 38ème RI d’octobre 1920 à mars 1922, et travailla ensuite quelque temps en région parisienne (domicilié à Suresnes, Seine). Il revint en 1923 à Aubusson où il exerça la profession de tapissier. Il se maria à Aubusson le 21 avril 1924 avec Alice Jeanne Combas, également tapissière. Une fille Émilienne Camille naquit à leur domicile 5 bis place du marché le 2 juin 1926. En 1944, il était veuf d’Alice Combas et domicilié 3, rue de Clermont.
Il fut rappelé sous les drapeaux le 13 septembre 1939 comme ouvrier de renforcement aux Forges et aciéries de de Saint-Chamond (Loire). Il fut démobilisé le 17 juillet 1940 et revint à Aubusson. Il s’engagea dans la Résistance vraisemblablement en 1944 au moment du débarquement allié en Normandie (un certificat d’appartenance aux FFI daté du 25 novembre 1949 reporté dans son registre matricule le déclare FFI sous les ordres du commandant Mourlon).
Au soir du 7 juin 1944, après le départ des Feldgendarmes stationnés à l’Hôtel de France d’Aubusson, un groupe de résistants se saisit du contrôle de la ville et s’arma avec des fusils de chasse et des pistolets récupérés à la prison (qui avait servi de dépôt pour les armes confisquées aux particuliers). Un barrage fut établi sur la route de Clermont pour bloquer un éventuel retour des troupes allemandes. Le 8 juin vers 9 h. un premier convoi allemand arriva par cette route, il fut repoussé. Vers midi, une seconde colonne allemande plus importante se présenta à l’entrée d’Aubusson. Un violent combat auquel participa Jean Gatien, s’engagea, combat qui dura près de trois heures, mais la supériorité militaire allemande (en nombre et en armements) vint à bout de la résistance des Aubussonnais. Le combat fit sept victimes et parmi elles Jean Gatien, vers 14 heures. Son acte de décès précise qu’il « fut mitraillé sur le plateau, chemin de la Seiglière ».
Il obtint la mention Mort pour la France en janvier 1950, son nom figure sur le monument aux morts d’Aubusson (sous le nom de Gatien Ernest, son second prénom). Il figure aussi sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret (Creuse) et sur une stèle établie à Aubusson sur les lieux du combat dédiée : « "Aux patriotes tombés en ces lieux le 08 juin 1944 pour la libération".