MERCIER Louis-Joseph

Par Benoit Willot

Né le 23 mars 1851 à Châteauneuf (Cher) ; ouvrier tréfileur ; manifestant anarchiste à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne).

Louis Joseph Mercier était le fils de Suzanne Guillot et de son mari, Pierre Mercier, tréfileur.
Lui-même exerça la profession paternelle, à l’instar de son frère Alexis et comme le fit ensuite son fils aîné Gaston. Il semblait mal maîtriser l’écriture, au vu de sa signature.
Mercier travailla d’abord à Bourges (Cher) où il épousa en juin 1877 Marie, Berthe Beauvais avec laquelle il avait sept enfants vivants en 1895. À cette date, il vint à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne) et travailla à l’usine métallurgique du Bi-Métal, située dans la commune sur les bords du canal, toujours comme tréfileur.

L’usine avait récemment connu deux évènements importants : entre octobre et décembre 1894, une grève de 52 jours de tréfileurs permit de limiter à 11 % la réduction du salaire des tréfileurs décidée par la direction, qui voulait qu’elle fut de 25 % ; le 8 février 1895, une explosion de chaudière fit cinq morts et plusieurs blessés dans l’usine.
La famille Mercier était proche du trésorier du syndicat et animateur du mouvement gréviste, Hilaire Prieur, qui fut témoin de la naissance de sa fille Jeanne Mélanie en avril 1895. Il résida dans le quartier du Canal, à proximité de l’usine.

Six mois après une manifestation comparable d’un chimiste originaire de l’empire russe, Joseph Epeler, dans la même rue, Louis Joseph Mercier, selon les comptes rendus de presse, donna, le 12 septembre 1895, une conférence improvisée sur des thèmes anarchistes dans un café de la rue de Paris, au centre de Joinville. Puis il sortit dans la rue et cria « Vive Ravachol ! Gloire à Caserio ! », faisant ainsi l’apologie de deux anarchistes récemment condamnés, l’un pour des attentats à Paris, l’autre pour l’assassinat du président Sadi Carnot.
Malgré une vive résistance, Mercier fut arrêté. Il fut cependant rapidement relâché et poursuivit son activité professionnelle.

Il vécut en 1900 à Saint-Maurice, commune voisine de Joinville. Il était alors âgé de 49 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186882, notice MERCIER Louis-Joseph par Benoit Willot, version mise en ligne le 13 novembre 2016, dernière modification le 29 septembre 2021.

Par Benoit Willot

SOURCES : Arch. Dép. Cher (état civil). — Arch. Dép. Val-de-Marne (état civil, recensements). — Le Petit Parisien, quotidien, 13 septembre 1895. — La Presse, quotidien, 14 septembre 1895. — La Justice, quotidien, 15 septembre 1895. — Journal des débats, quotidien, 13 septembre 1895.

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