BETTENDROFFER Henri, Lucien

Par Julien Chuzeville

Né le 28 février 1901 à Paris (XIXe arr.) ; mort à Sevran (Seine-Saint-Denis) le 30 mai 1981 ; ouvrier typographe, imprimeur ; militant du Parti communiste, oppositionnel ; syndicaliste CGTU et CGT.

Henri-Lucien Bettendroffer était militant du Parti communiste en région parisienne dès 1921. Il militait également à la Fédération CGTU du Livre, devenue par la suite Fédération du Livre-Papier.
Bettendroffer fit son service militaire à partir du 5 avril 1921 : il y fut repéré comme « instigateur de protestations collectives » et fit l’objet d’une enquête en janvier-février 1922, qui aboutit à son transfert en régiment disciplinaire à l’île d’Oléron. Son service s’acheva le 2 mai 1923. A partir de ce moment, Bettendroffer travailla à l’imprimerie de la Maison des syndicats du 33 rue de la Grange-aux-Belles.

En février 1925, il fut l’un des 80 signataires de la lettre de l’opposition communiste initiée par Fernand Loriot et Amédée Dunois, texte qui dénonçait la « bolchevisation » du PC. Bettendroffer était alors membre de la cellule communiste n° 371. Il semble avoir quitté le parti peu après.

En décembre 1925, il était membre de la commission de contrôle de la Fédération CGTU du Livre-Papier. Il déposa cette même année une déclaration de gérance pour un mensuel intitulé Le Syndicat du livre et du papier. En mars 1926, il signa un Manifeste interne à la CGTU, publié dans La Révolution prolétarienne, aux côtés notamment de Maurice Chambelland et Marthe Bigot. Ce texte parlait d’« un malaise grave » au sein de la CGTU, notamment du fait que le PC dirigeait seul le Comité d’action. Le Manifeste se prononçait pour « le front unique syndical » et contre « les fautes des dirigeants de la CGTU ». Bettendroffer fut probablement membre de la Ligue syndicaliste, formée en 1926 autour des signataires de ce texte.

Lors de l’Assemblée générale de sa fédération le 11 septembre 1929, il fit partie des militants qui s’opposèrent à « la mainmise sur les syndicats par le Parti communiste ». Bettendroffer souscrivit à La Révolution prolétarienne (dirigée par Pierre Monatte) tout au long des années 1920 et 1930. D’après un rapport de police de mars 1929, il recevait à son domicile parisien (7 rue Oberkampf) des journaux anarcho-syndicalistes notamment édités par Nicolas Lazarévitch.
En 1937, il était membre du conseil du syndicat unifié du Livre. Il resta par la suite syndicaliste révolutionnaire et fut un abonné fidèle de La Révolution prolétarienne. Il était resté proche de Maurice Chambelland.

Henri Bettendroffer s’était marié le 19 février 1921 à Montmorency avec Alice Ardouin, qui semble avoir signé le Manifeste de mars 1926 en tant que « A. Bettendroffer » du syndicat CGTU des voyageurs. Ils avaient deux enfants et vécurent notamment à Aulnay-sous-Bois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186945, notice BETTENDROFFER Henri, Lucien par Julien Chuzeville, version mise en ligne le 15 novembre 2016, dernière modification le 4 juin 2019.

Par Julien Chuzeville

SOURCES : Arch. Nat. 19940434/320. — Arch. PPo 1W2195 (dossier n° 4521). — État civil de Paris. — J. Chuzeville, Fernand Loriot, le fondateur oublié du Parti communiste, 2012, p. 225. — La Révolution prolétarienne. — L’Humanité des 10 janvier 1921 et 24 décembre 1925. — Le Populaire du 18 septembre 1929. — Entretien avec son fils Alain Bettendroffer, 2016.

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