LARGILLIÈRE Joseph

Par Jean Maitron

Né en 1811 à Paris ; ébéniste ; participant à l’insurrection de juin 1848 ; blanquiste ; communard ; agent de la police impériale.

Ébéniste malheureux et endetté avant Février, se nourrissant misérablement, il se fit nommer en mars 1848 lieutenant dans la IXe légion de la Garde nationale. Employé auxiliaire de la mairie du IXe, il était le thuriféraire de Raspail, Barbès et Sobrier aux élections. Le 15 mai, on le remarqua en tenue près de l’Assemblée nationale. Forcé de démissionner, il fut renommé lieutenant.
Le 23 juin, il rejoignit les insurgés et fit commencer le soir la barricade du carrefour des rues de Fourcy, des Nonnains-d’Hyères et de Jouy où il demeurait. Le 24, il dirigea le feu à la barricade rue des Nonnains-d’Hyères et participa à la prise de la mairie du IXe arr. (ancien). Considéré comme le chef de l’insurrection dans son quartier, il fut condamné par le conseil de guerre aux travaux forcés à perpétuité.

Gracié, Largillière fréquenta les blanquistes. Le 7 novembre 1866, il fut arrêté à la réunion du café de la Renaissance organisée en vue de régler l’affaire Protot. Celui-ci était intervenu, malgré Blanqui, au congrès de l’Internationale tenu à Genève en septembre précédent. Au procès qui suivit, janvier-mars 1867, Largillière fut condamné à six mois de prison et 100 f d’amende — voir Levraud Ed. Franc-maçon, Largillière appartenait à la loge Saint-Pierre-des-Vrais-Amis — voir Thirifocq Eugène.

Sous la Commune de Paris, Largillière appartint à une compagnie sédentaire du 47e bataillon de la Garde nationale. Rigault et Giffault découvrirent qu’il avait été un agent de la police impériale et qu’il avait été notamment le dénonciateur de la réunion du café de la Renaissance en 1866. Arrêté, Largillière fut au nombre des cinquante otages fusillés le 26 mai 1871. — Voir Greffe et Ruault.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186971, notice LARGILLIÈRE Joseph par Jean Maitron, version mise en ligne le 15 novembre 2016, dernière modification le 13 novembre 2019.

Par Jean Maitron

SOURCES : Arch. Min. Guerre, A 2868. — M. Dommanget, Blanqui et l’opposition révolutionnaire..., op. cit. — M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable