CORNIL César.

Par Jean-Louis Delaet

Ransart (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), 4 mai 1880 – Braine l’Alleud (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 21 novembre 1937. Ouvrier verrier puis permanent syndical, membre des Jeunes gardes socialistes, délégué syndical dans la verrerie, conseiller communal socialiste de Charleroi, collaborateur dans la presse socialiste, auteur de pièces anticléricales et/ou socialistes.

Entré en verrerie à l’âge de onze ans, César Cornil devient, après un long apprentissage, souffleur de verre. Il est un membre influent, précepte (délégué) des verreries Jonet au faubourg de Charleroi, de la Nouvelle union verrière fondée en 1884 par Edmond Gilles*, Cette union est plus une société de maintien de prix protégeant la corporation des souffleries de verre dans une industrie restée manufacturière qu’une véritable société de résistance. Il y défend d’unité des travailleurs, la centralisation et les principes socialistes, solidarité et lutte des classes.

Révolté par l’attitude d’Edmond Gilles, en juin 1919 et juillet 1920, qui aboutit à la non revalorisation des conditions de travail des ouvriers non qualifiés de l’industrie et par la « collaboration de classe » entre l’Union et l’Association des maîtres verriers, César Cornil est exclu des assemblées mensuelles de la corporation pour avoir mené « une campagne de dénigrement » contre Gilles.

Tout en continuant son action à l’intérieur de l’Union dont il assume la rédaction du mensuel Revanche des verriers après la mort de Gilles en 1924, César Cornil participe à la concentration des autres travailleurs du verre en 1925 dans la Fédération nationale du verre affiliée au Parti ouvrier belge (POB) et intégré à la Centrale du bâtiment en 1918.

La mécanisation progressive et la disparition de la verrerie à bouche de 1925 à 1930 permet la création, en septembre 1930, d’une structure souple, le Comité de concentration verrière du bassin de Charleroi, où s’est présentée la Nouvelle union verrière, sous la présidence de César Cornil. Elle est affiliée à la Fédération des syndicats de Charleroi mais non au POB. Malgré de longues négociations en 1931, l’Union refuse d’adhérer à la fédération syndicale devant la double opposition de la section d’ « hommes à machine » de l’Union et du nouveau Syndicat des verreries mécaniques de fusionner.

En décembre 1931 après de vives polémiques, César Cornil quitte l’Union, qui reste indépendante jusqu’en 1948, et devient propagandiste pour Charleroi à la Centrale du bâtiment et des industries diverses.

Jeune garde socialiste, César Cornil est ensuite membre du comité central de la section du Parti ouvrier belge de Charleroi .Il est conseiller communal de 1920 à 1934 et membre de la Commission d’assistance publique avant de s’installer à Ransart. Collaborateur au Journal de Charleroi, il est un militant actif de la libre-pensée, président de la société du faubourg Les disciples de Jules Bufquin des Essarts et membre du bureau de la Fédération rationaliste.

César Cornil écrit en wallon une cinquantaine de pièces et revues anticléricales ou socialistes, notamment sur l’article 310 du Code pénal, où il montre toute l’injustice de la législation sur le droit de grève.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187012, notice CORNIL César. par Jean-Louis Delaet, version mise en ligne le 16 novembre 2016, dernière modification le 13 décembre 2019.

Par Jean-Louis Delaet

SOURCES : Journal de Charleroi, 5 juin 1931, 22 novembre 1937 – Revanche des verriers, novembre-décembre 1931 – DELAET J.-L., La verrerie à vitres dans la région de Charleroi de 1914 à 1939 : industrie traditionnelle et mécanique. Aspects économiques et sociaux, Mémoire de licence ULB, Bruxelles, 1981.

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