COMMÈS François

Par Pierre Baudrier

Né le 12 septembre 1822, à Trêves (Prusse rhénane) ; mécanicien ; inculpé des affaires de l’Hippodrome et de l’Opéra-Comique.

Domicilié à Paris rue Saint-Paul, 53. François Commès a des antécédents. Le 31 juillet 1841 il a été condamné par la Cour d’assises de la Seine à deux ans d’emprisonnement pour faux en écriture privée. En 1850, il se fit arrêter au milieu d’un groupe, pour avoir appelé les soldats : "Bouchers de Cavaignac". Le mardi 5 juillet 1853, à onze heures du soir environ, il est arrêté aux abords de l’Opéra-Comique, porteur de deux pistolets prêts à faire feu. Dès le 6 il se décide à faire des aveux complets. Deux mois auparavant, Jaud, son camarade d’atelier,l’avait mis en rapport avec De Meren*, dans un cabaret de la rue Montorgueil. Le lundi 7 juin 1853, il était à l’Hippodrome et faisait partie, avec Joiron*, du groupe de neuf conjurés apostés à l’entrée du bois de Boulogne. Il avait été affilié par De Méren et avait reçu de lui deux pistolets, l’un quelques jours avant, le 5 juillet, l’autre le soir même. Il rappelle avec de minutieux détails la réunion tenue chez De Méren, les pistolets achetés par lui, chargés par lui ; le plan arrêté et qui consistait à assassiner l’Empereur, soit à l’entrée, soit à la sortie du théâtre, dans le cas où il serait sans escorte.
Deux coups de pistolet tirés par De Méren devaient servir de signal. L’Empereur mort, on devait traîner son cadavre dans les rues, élever des barricades de tous les côtés et proclamer la République. Quel eût été le chef de ce gouvernement nouveau ? Blanqui, suivantquelques-uns. Commès, lui, ne le sait pas ; mais, dit-il, les sociétés secrètes y auraient pourvu.
Conduit le soir à la porte du théâtre par De Méren, avec quatre autres affiliés, il reconnaît en arrivant les cinq conjurés complétant le groupe auquel il appartient. Le 6 on a saisi chez Commès des écrits et dos emblèmes socialistes, six balles de plomb dont une coupée en deux, un fusil de chasse, une carabine, une canne à poignard, un sabre de garde national. Il est condamné à 5 ans de prison.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187037, notice COMMÈS François par Pierre Baudrier, version mise en ligne le 17 novembre 2016, dernière modification le 7 août 2022.

Par Pierre Baudrier

SOURCES : Gazette des Tribunaux, 7 et 8 novembre 1853, 17 novembre, 11 décembre.

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