Par Jean-Jacques Doré
Né le 18 novembre 1888 à Mecquignies (Nord) ; docker du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; syndicaliste CGT.
Fils d’un cheminot et d’une cigarière, Léon Carlier, de tendance majoritaire, abandonna le syndicat des dockers du Havre après l’adhésion à la CGTU au début de 1922.
En décembre 1923, il participa à la création d’un Comité de défense des intérêts des ouvriers du port, à la suite d’une initiative patronale pour affaiblir le puissant syndicat unitaire. Élu administrateur le 16 décembre 1923, il négocia pourtant la fusion du Comité et du syndicat devenu autonome, en avril 1926.
Élu secrétaire adjoint en 1927, alors que le syndicat ne comptait plus que soixante adhérents, il prit la tête d’une grève générale des ouvriers du port en mai 1928, à la suite d’une diminution des salaires.
Le 15, les employeurs ayant décidé d’annuler leur baisse de salaire, il dirigea les négociations qui aboutirent le 18 juillet 1928 à la signature d’un contrat collectif de travail.
Devenu très populaire sur les quais à la suite de ce succès (plus écouté même que les secrétaires Eugène Lemoine puis Auguste Thomas), il réussit à l’exploiter au profit de son organisation, maintenant jusqu’à la guerre le taux de syndicalisation des dockers aux alentours de 80 %.
Bien que son nom recueillît, à chaque élection, le plus grand nombre de voix 1595 en décembre 1933), il resta jusqu’en 1939 secrétaire adjoint du syndicat.
_Réélu en 1944, Léon Carlier mourut au Havre au mois de décembre, là où il s"était marié le 26 septembre 1919.
Par Jean-Jacques Doré
SOURCES : Arch. Nat. F7/13028, rapport du 22 août 1934. — Arch. Dép. Seine-Inférieure, 4 M P 1810, 1 MP 243 Renseignements sur suspects, 4 MP 60. — Vérité, passim. — Témoignage.