CARLOTTI Antoinette [CARLOTTI Marie, Antoinette]

Par Jacques Girault

Née le 1er janvier 1906 à Viggianello (Corse), morte le 15 janvier 1993 à Bastia (Haute-Corse) ; institutrice ; responsable du Parti communiste français en Corse.

Fille d’un petit commerçant, Antoinette Carlotti, après avoir suivi une scolarité au cours complémentaire de Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), entra à l’École normale d’institutrices d’Ajaccio en 1923. Syndiquée dès 1926 à la Fédération unitaire de l’enseignement, elle enseigna à Viggianello jusqu’en 1934, puis à Bonifacio.
À partir de 1931, elle participa à l’organisation de la « bibliothèque circulante des Jeunes » du groupe de jeunes de l’enseignement laïc de la Corse qui comprenait des instituteurs, comme Ange Stromboni, affiliés à l’Internationale des travailleurs de l’enseignement. Après la réunification syndicale, sous le Front populaire, elle dirigeait la « Bibliothèque des jeunes » dans le cadre de la section départementale du Syndicat national des instituteurs. En janvier 1939, un rapport de police estimait qu’avec Stromboni, elle menait une action clandestine « qui constitue un réel danger dans les milieux où elle s’exerce ». Membre du Parti communiste depuis 1935, elle fut gréviste le 30 novembre 1938 et sanctionnée par une suspension de traitement de huit jours. À la suite de plusieurs dénonciations, l’administration la déplaça le 8 juin 1940 à Cozzano, village de montagne, puis fut affectée à l’école du hameau de Chialza. Nommée à Petreto-Bicchisano en octobre 1941, elle y resta jusqu’au 31 mars 1944. Le PCF lui demanda alors de prendre un congé pour convenances personnelles.
Membre du Front national de Libération depuis la fin 1941 (pseudonyme « Clara »), elle participa, comme agent de liaison, au soulèvement pour la libération de la Corse à partir du 9 septembre 1943. Sous-lieutenant FFI, elle était titulaire de la Croix de guerre, de la médaille de la Résistance et de la Légion d’honneur. Elle prononça à Radio-Alger une adresse en direction des femmes de France.
Depuis novembre 1943, Antoinette Carlotti était membre du comité et du bureau de la fédération communiste. En avril-mai 1944, elle suivit l’école centrale du parti à Alger avec les députés. Ensuite, permanente à Ajaccio, elle fut secrétaire départementale des comités populaires de femmes, devenus par la suite Union des femmes françaises dont elle fut présidente départementale jusqu’en 1960.
Antoinette Carlotti figurait en deuxième position sur la liste communiste aux élections législatives du 2 juin 1946.
Ayant réintégré l’enseignement à la fin de 1948, nommée à Bilia, puis, en 1949, à Bastia, elle y exerça jusqu’en 1958, date à laquelle, malade, elle dut s’arrêter de travailler.
Membre du bureau de la section communiste de Bastia, membre du bureau fédéral du Parti communiste jusqu’en 1974, elle était responsable des questions d’organisation depuis le milieu des années 1960. À partir de 1972, elle devint responsable de la promotion des cadres. Elle fut pendant plusieurs années la rédactrice des procès-verbaux des réunions des instances dirigeantes de la fédération communiste et la « dirigeante occulte » (A. Stromboni) de celle-ci.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18714, notice CARLOTTI Antoinette [CARLOTTI Marie, Antoinette] par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 août 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Notice du DBMOF, par Antoine Olivesi. — Témoignages de l’intéressée, d’Ange Rovère et d’Ange Stromboni.

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