CARMAGNOLE Joseph

Par Jean-Claude Lahaxe

Né en 1916 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), mort le 4 septembre 2004 ; métallurgiste, puis journaliste ; responsable régional du syndicat CGT de la métallurgie ; militant et élu communiste.

Joseph Carmagnole devint manœuvre maçon dès l’âge de onze ans. Il suivit ensuite les cours de l’école d’apprentissage de la Société provençale de constructions navales (SPCN) et obtint son CAP. Le 12 juillet 1933, il fut embauché à l’atelier de montage des chantiers de La Ciotat. Après avoir participé à la grève du 12 février 1934, il adhéra à la CGT l’année suivante, puis anima, en tant que militant syndical, les grèves de 1936.
Du 1er septembre 1937 au 4 août 1940, Joseph Carmagnole se retrouva dans la marine de guerre. Il y suivit une formation technique et finit comme second maître. Le 7 août 1940, il réintégra les chantiers de La Ciotat. En août 1942, il refusa d’effectuer les heures supplémentaires que la direction cherchait à imposer l’après-midi. Sanctionné le lendemain d’une mise à pied de quinze jours, il organisa une grève de protestation à la suite de laquelle il fut convoqué à la Préfecture de Marseille. Le fait d’y avoir croisé dans les couloirs le directeur des chantiers et d’avoir été soupçonné d’être communiste le poussèrent à adhérer au PCF à la fin de l’année 1942. Joseph Carmagnole rejoignit ensuite les FTPF. Il participa en janvier 1944 à la réunion des syndicats autorisés au cours de laquelle fut décidé le principe d’une action vers la mi-mars. Il s’impliqua dans la grève insurrectionnelle du 8 août 1944 à La Ciotat et termina la guerre avec le grade de sergent-major dans la compagnie Henri Diffonty.
À la fin des hostilités, Joseph Carmagnole reprit son travail aux chantiers de La Ciotat. Il intégra le bureau de la section du port du parti et y siégea jusqu’en 1992. Fin 1945, il y fut chargé de donner des cours dans le cadre de l’école de section. En 1946, il suivit la formation de l’école fédérale qui se tenait dans le local des AIL de la rue Guérin, à la Belle-de-Mai (Marseille). Il fit partie de la délégation qui représenta les Bouches-du-Rhône au XIIe congrès du PCF en avril 1950.
Au niveau syndical, Joseph Carmagnole demeura secrétaire général du syndicat des métaux CGT de 1947 au 19 avril 1952 (date de son licenciement des chantiers). À ce titre, il fut envoyé en formation à Sèvres à l’école de la Fédération CGT des métaux. Dans le cadre des chantiers, Joseph Carmagnole se signala en particulier en organisant une manifestation de protestation lors de la visite d’une commission parlementaire en février 1950. Il fut aussi à l’origine du débrayage du 21 janvier 1952, même si une grave blessure à l’œil l’empêcha de participer à l’action. Malgré le licenciement qui le frappa en avril 1952, il demeura un temps secrétaire général du syndicat des métaux de La Ciotat et responsable de la branche industrielle des constructions navales du Bassin méditerranéen. À ce titre, il participa à la rencontre internationale des travailleurs de la construction navale à Gênes en août 1952. Toujours en tant que délégué de la métallurgie, il effectua un voyage d’un mois en URSS en septembre 1952.
En mars 1953, Joseph Carmagnole fut élu conseiller municipal de La Ciotat. À partir de 1954, il s’établit à Paris où il devint moniteur des handicapés du travail. Il revint ensuite dans sa ville natale pour prendre la gérance du Cercle de la Renaissance, le local du Parti. En 1959, Joseph Carmagnole intégra l’équipe du quotidien La Marseillaise. Chargé tout d’abord de la rubrique locale, il devint ensuite journaliste à temps complet.
Joseph Carmagnole prit sa retraite en 1976, ce qui ne mit pas pour autant un terme à ses activités politiques et syndicales. En novembre 1978, lors du 40e congrès de la Fédération des métaux qui se déroulait à Grenoble, il fut élu secrétaire général du syndicat CGT des retraités des chantiers navals de La Ciotat. Il siégea aussi, à partir de 1981, au conseil national de l’Union confédérale des retraités de la CGT. Joseph Carmagnole fut de nouveau conseiller municipal de La Ciotat de 1983 à 1989 et membre du conseil économique et social régional de mars 1983 à juin 1989. Toujours militant du PCF, il écrivit des articles dans La Marseillaise et fut à l’origine d’une brochure consacrée au cinquantenaire de la libération de La Ciotat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18716, notice CARMAGNOLE Joseph par Jean-Claude Lahaxe, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 3 mai 2022.

Par Jean-Claude Lahaxe

SOURCES : Arch. fédération communiste des Bouches-du-Rhône, biographie remplie par l’intéressé en 1950 et notice nécrologique. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 302, note des RG du 29 avril 1952. — La Marseillaise, 11 février 1950, 22 août 1952 et 31 janvier 1953. — Pascal Posado, Léo Lorenzi et 150 témoins, 1938-1945 : les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône, brochure éditée par la fédération des Bouches-du-Rhône du PCF et l’amicale des vétérans, 1995, p. 112. — Entretien du 13 décembre 1996.

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