FORESTIER Marc, Maurice, Albert, dit Jean

Par Robert Kosmann

Né le 3 janvier 1950 à Paris (XVIIIe arr.) ; ouvrier du bâtiment puis fraiseur chez Renault à St Ouen (Seine-Saint-Denis) et Billancourt (Hauts-de-Seine) ; syndicaliste CGT ; militant de la Gauche ouvrière et paysanne, de l’Organisation communiste des travailleurs (OCT) puis du groupe marxiste-léniniste Combat prolétarien.

Le père de Marc Forestier, René Forestier, était représentant de commerce et sa mère Micheline, née Heinrich, était sténo dactylo. Marc Forestier effectua ses études à l’école primaire et secondaire à Paris, jusqu’à la classe de terminale en 1969 ; il était titulaire du BEPC.

Lycéen, Marc Forestier participa aux manifestations parisiennes de mai 1968 sans affiliation particulière mais en sympathie avec l’extrême-gauche anarchisante. Incorporé pour le service militaire dans un régiment de chasseurs à Reims (Marne), de septembre 1971 à septembre 1972, il s’opposa à l’idéologie militaire et participa à des actions et à la diffusion d’un tract antimilitariste dans sa caserne, avec le soutien de militants d’extrême-gauche. Ces actions furent les prémices des « comités de soldats » du milieu des années 1970 en France. Lors d’une permission, il participa au défilé d’hommage à Pierre Overney en février 1972. Il tourna alors ses sympathies vers le journal La Cause du peuple et ses partisans.

Son militantisme organisé débuta en 1973, avec les « Comités de soutien à la lutte du peuple chilien » qui protestaient contre le coup d’État du général Pinochet. Marc Forestier rejoignit le comité du XIIIe arrondissement à Paris et fut rapidement élu à la Coordination nationale au sein de laquelle il rencontra les militants de la Gauche ouvrière et paysanne, courant issu du PSU qui devint OC-GOP en 1975. Il y milita de 1974 à 1979. Il suivit l’unification de l’OC GOP avec le groupe « Révolution » pour fonder l’Organisation communiste des travailleurs(OCT) en 1976 mais lors de sa dissolution, en 1979, il refusa de rejoindre le journal Parti pris, qui prônait « l’élaboration d’un retour critique sur le militantisme gauchiste des années 1970 ». Après avoir étudié les programmes des différentes organisations d’extrême-gauche, il rejoignit le groupe marxiste-léniniste Combat prolétarien, qui soutenait l’Albanie d’Enver Hoxha et critiquait les positions du PCF et du PCMLF sur la question nationale, sur celle de l’impérialisme français et pour la défense des travailleurs immigrés. Le groupe décida sa dissolution en 1985.

Après sa sortie de l’école, Marc forestier travailla comme manœuvre dans le bâtiment, (1969-1973), avant de suivre une formation de métreur en 1975, métier qu’il exerça chez Labalette à Paris (1974-1978) où il fut délégué syndical CGT durant toute la période. À la faillite de l’entreprise, il s’orienta vers la métallurgie et suivit une formation de fraiseur en FPA, en 1978. Il fut alors embauché comme fraiseur intérimaire à l’usine Renault de Saint-Ouen, en 1979, puis à l’usine de Billancourt. Il fut embauché définitivement en novembre 1980 et travailla dans son métier, successivement au département « 50.50 » (méthodes forges) de 1980 à 1984 puis au « 57 métal » (1985-1988) puis au « 57 bois » (1989-1992). À la fermeture de l’usine de Billancourt, il fut muté au Centre technique de Rueil (Hauts-de-Seine), suivit une formation interne en bureautique et devint technicien en boîtes de vitesses, au même coefficient que celui d’ouvrier. Il partit en déplacement à l’usine de Béthune (Pas-de-Calais), de 1993 à 1999, puis en Espagne, à Séville (2000-2005) avant de revenir à Rueil (2006-2008). Il partit en pré retraite en 2008. Durant toute sa période chez Renault, il fut un militant oppositionnel au sein de la CGT (1979-2008).

Sur le plan personnel Marc Forestier se maria en 1974 avec Brigitte Générat, militante du groupe féministe d’Ivry-Vitry (Val-de-Marne). Ils une fille, Clara née en 1976, et un fils, Pierre né en 1978. Ils divorcèrent en septembre 1992.

En 2014, Marc Forestier considérait que l’origine de son engagement était liée aux grèves et manifestations de mai 1968. Il regrettait de « n’avoir pas eu suffisamment de conscience de classe à cette époque », se félicitait de son action antimilitariste passée et d’avoir en même temps appris le maniement des armes. « Le coup d’Etat au Chili, en 1973, fut une révélation politique dans le sens de la nécessité de renforcer la lutte contre l’Etat bourgeois ». Il restait convaincu de « la nécessité de reconstruire un parti révolutionnaire » mais constatait que « ce n’était, hélas, pas d’actualité en 2014…. ». Il était adhérent et militant de l’association des Amis de la Commune de Paris depuis 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187206, notice FORESTIER Marc, Maurice, Albert, dit Jean par Robert Kosmann, version mise en ligne le 23 novembre 2016, dernière modification le 23 novembre 2016.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Éditions JCM. — Entretien avec Marc Forestier, septembre 2014.

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