DELAMAIN Michel, Louis, François

Par Daniel Grason

Né le 27 décembre 1923 à Galluis (Seine-et-Oise, Yvelines), exécuté le 10 juin 1944 à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) ; étudiant ; résistant membre des Forces Françaises Combattantes (FFC), FFI.

Fils de Pierre Delamain, cultivateur, et de Louise marie Reuflet, sans profession, Michel Delamain demeurait avec ses parents dans le VIe arrondissement de Paris. Il poursuivit des études aux lycées Henri IV (Ve arr.) et Chaptal (VIIIe arr.). Il rejoignit les Forces Françaises Combattantes (FFC) d’obédience gaulliste, et il a été volontaire du corps franc Liberté. Des formations furent dispensées à des dizaines de jeunes : formation et entraînement militaire, maniement de la mitraillette, lancement de grenades… Distribution de Défense de la France, Résistance ou Essor de l’Organisation civile et militaire de la jeunesse (OCMJ). En prévision du débarquement des cantonnements avaient été aménagés dans plusieurs fermes de La Ferté-Saint-Aubin pour accueillir des étudiants susceptibles de rejoindre les maquis en Corrèze.
Radio-Londres donna le signal de la mobilisation, deux messages furent diffusés : « La Lune est pleine d’éléphants verts », puis le 6 juin le débarquement : « Les carottes sont cuites ». Michel Delamain rejoignit la ferme du By dans le Loiret. D’autres étudiants de Jeanson de Sailly, Henri IV, Saint-Louis, Michelet à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine)… firent de même parfois vers d’autres refuges.
Le vendredi 9 juin au matin, madame Beaumarié de la Ferté-Saint-Aubin vint en raison d’indiscrétions faire part de ses craintes. La nouvelle de l’arrestation à Paris de Philippe Wacrenier, chef du corps franc Liberté au sein du réseau Vélite-Thermophyles confirma qu’il y avait des risques à rester au By. Dans la soirée, ils étaient seize étudiants dans la ferme. Vers 22 heures, un homme se présenta, il ne connaissait pas le mot de passe, méfiant René Coche n’ouvrit pas. L’individu envoyé en reconnaissance Lucien Lussac, était un agent d’infiltration du S.D. (Sicherheitsdienst) Service de renseignements de la S.S. de Blois (Loir-et-Cher). Avec Guy Eymard dit Gérard, étudiant, ils infiltrèrent plusieurs groupes de résistants.
Le samedi 10 juin vers cinq heures du matin, des agents du S.D. accompagné de trois français firent irruption dans la ferme du By, trois résistants parvenaient à se cacher. Parmi les étudiants, André Parent sortit une carte qu’il tendit aux hommes du S.D., il était du même service. Il indiqua qu’il n’y avait pas d’armes au By. Emmené à l’écart de la ferme, seize jeunes dont Michel Delamain furent abattus à la mitrailleuse, puis d’une balle dans la tête.
Les trois auxiliaires des nazis ont été jugés pour « intelligence avec l’ennemi ». André Parent jugé le 16 janvier 1945 par la cour de justice d’Orléans, condamné à mort, a été fusillé le 7 février 1945. Guy Eymard a été condamné à mort par la cour de justice d’Orléans le 4 juin 1946 et fusillé le 12 juillet 1946. Quant à Lucien Lussac, condamné par la même cour le 23 juin 1946, il a été fusillé le 28 novembre 1946.
Michel Delamain fut peut être réinhumé au cimetière de Galluis où son nom a été gravé sur le monument aux morts. Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France ». Il a été homologué F.F.C., F.F.I., et Interné résistant. Son nom a été inscrit à la Nécropole nationale Bellefontaine à La Ferté-Saint-Aubin, et sur les plaques commémoratives des lycées Henri IV et Chaptal, ainsi que sur la plaque rendant hommage aux morts des deux guerres mondiales en l’église Notre-Dame des Champs à Paris (VIe arr.) La famille Delamain tenait la librairie éponyme 155 rue Saint-Honoré à Paris (Ier arr.), Thérèse la mère de Michel Delamain, mourut en 1960 à l’âge de soixante-dix-huit ans.

Voir La Ferté Saint-Aubin, Marcilly-en-Villette (Loiret) 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187215, notice DELAMAIN Michel, Louis, François par Daniel Grason, version mise en ligne le 13 décembre 2016, dernière modification le 26 janvier 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : SHD, Caen AC 21 P 114970. – Bureau Résistance GR 16 P 167550. – Claude Dewaele, « La vie de Camille Georget », 2004. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la résistance, Le Cherche-Midi, 2005. – Site internet GenWeb. — État civil.

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