GREDAT Maurice, André

Par Daniel Grason

Né le 7 avril 1924 à Saint-Maurice (Seine, Val-de-Marne), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à La Ferté-Saint-Aubin arrondissement d’Orléans (Loiret) ; étudiant ; résistant membre du réseau Vélites-Thermopyles, et des Forces Françaises Combattantes (F.F.C.).

Maurice Gredat vécut dans sa ville natale, il entra dès 1942 dans le corps franc du réseau Vélites-Thermopyles. Elève au lycée Chaptal, il fut reçu en mai 1944 à l’École Supérieure de Physique et Chimie de Paris. Il rejoignit les Forces Françaises Combattantes (F.F.C.) d’obédience gaulliste. Des formations furent dispensées à des dizaines de jeunes : entraînement militaire, maniement de la mitraillette, lancement de grenades… Distribution de Défense de la France, Résistance ou Essor de l’Organisation civile et militaire de la jeunesse (O.C.M.J.). En prévision du débarquement des cantonnements avaient été aménagés dans plusieurs fermes de La Ferté-Saint-Aubin pour accueillir des étudiants susceptibles de rejoindre les maquis en Corrèze.
Radio-Londres donna le signal de la mobilisation, deux messages furent diffusés : « La Lune est pleine d’éléphants verts », puis le 6 juin le débarquement : « Les carottes sont cuites ». Maurice Gredat rejoignit la ferme du By dans le Loiret. D’autres étudiants de Jeanson de Sailly, Henri IV, Saint-Louis, Michelet à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine)… firent de même parfois vers d’autres refuges.

Le vendredi 9 juin au matin, madame Beaumarié de la Ferté-Saint-Aubin vint en raison d’indiscrétions faire part de ses craintes. La nouvelle de l’arrestation à Paris de Philippe Wacrenier, chef du corps franc Liberté au sein du réseau Vélites-Thermopyles confirma qu’il y avait des risques à rester au By. Dans la soirée, ils étaient seize étudiants dans la ferme. Vers 22 heures, un homme se présenta, il ne connaissait pas le mot de passe, méfiant René Coche n’ouvrit pas. L’individu envoyé en reconnaissance Lucien Lussac, était un agent d’infiltration du S.D. (Sicherheitsdienst) Service de renseignements de la S.S. de Blois (Loir-et-Cher). Avec Guy Eymard dit Gérard, étudiant, ils infiltrèrent plusieurs groupes de résistants.
Le samedi 10 juin vers cinq heures du matin, des agents du S.D. accompagné de trois français firent irruption dans la ferme du By, trois résistants parvenaient à se cacher. Parmi les étudiants, André Parent sortit une carte qu’il tendit aux hommes du S.D., il était du même service. Il indiqua qu’il n’y avait pas d’armes au By. Emmené à l’écart de la ferme, seize jeunes dont Maurice Gredat furent abattus à la mitrailleuse, puis d’une balle dans la tête.
Les trois auxiliaires des nazis furent jugés pour « intelligence avec l’ennemi ». André Parent le 16 janvier 1945 par la cour de justice d’Orléans, condamné à mort a été fusillé le 7 février 1945. Guy Eymard a été condamné à mort par la cour de justice d’Orléans le 4 juin 1946 et fusillé le 12 juillet 1946. Quant à Lucien Lussac, condamné par la même cour le 23 juin 1946, il a été fusillé.
L’inhumation de Maurice Gredat se déroula au cimetière de Saint-Maurice, son nom fut inscrit sur le Monument aux Morts, et sur la plaque du lycée Chaptal 58 boulevard des Batignolles (VIIIe arr.). Son nom a été inscrit dans la Nécropole nationale Bellefontaine à La Ferté-Saint-Aubin.
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », Maurice Gredat a été homologué au titre des Forces Françaises Combattantes et interné résistant, le réseau Thermopyles fut homologué du 1er octobre 1940 au 30 septembre 1944. Il a été décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre 1939-1945 avec Étoile de Vermeil.
Le père de Maurice Gredat, Lucien employé à la Société des transports en commun de la région parisienne (S.T.C.R.P.) fut militant du Parti communiste à Saint-Maurice.

Voir La Ferté Saint-Aubin, Marcilly-en-Villette (Loiret) 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187252, notice GREDAT Maurice, André par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 novembre 2016, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : SHD, Caen AC 21 P 196769. – Bureau Résistance GR 16 P 269323. – Claude Dewaele, « La vie de Camille Georget », 2004. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la résistance, Le Cherche-Midi, 2005. – Site internet GenWeb.

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