DUPLESSIS Bernard, Antoine, Claude, Victor dit Damien

Par Daniel Grason

Né le 15 novembre 1922 à Paris (XVIIe arr.), exécuté le 10 juin 1944 à La Ferté-Saint-Aubin arrondissement d’Orléans (Loiret) ; étudiant ; résistant des Forces Françaises Combattantes (FFC).

Fils de Louis Victor Duplessis, teinturier, et de Claudine Marie Thibault, sans profession, Bernard Duplessis vécut à Paris puis à Senlis dans l’Oise où il poursuivit ses études au lycée Saint-Vincent. De retour à Paris, il entra à l’École nationale de la France d’Outre-Mer au 2 rue de l’Observatoire (VIe arr.). Les futurs administrateurs des colonies suivaient des cours d’ethnologie, de droit coutumier, de droit colonial public et privé… Il rejoignit les Forces Françaises Combattantes (F.F.C.) d’obédience gaulliste, fit partie de l’Armée Secrète (A.S.).
Bernard Duplessis fut nommé lieutenant, des formations furent dispensées à des dizaines de jeunes : entraînement militaire, maniement de la mitraillette, lancement de grenades… Distribution de Défense de la France, Résistance ou Essor de l’Organisation civile et militaire de la jeunesse (O.C.M.J.). En prévision du débarquement des cantonnements avaient été aménagés dans plusieurs fermes de la Ferté-Saint-Aubin pour accueillir des étudiants susceptibles de rejoindre les maquis en Corrèze.
Radio-Londres donna le signal de la mobilisation, deux messages furent diffusés : « La Lune est pleine d’éléphants verts », puis le 6 juin le débarquement : « Les carottes sont cuites ». Maurice Gredat rejoignit la ferme du By dans le Loiret. D’autres étudiants de Jeanson de Sailly, Henri IV, Saint-Louis, Michelet à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine)… firent de même parfois vers d’autres refuges.
Le vendredi 9 juin au matin, madame Beaumarié de la Ferté-Saint-Aubin vint en raison d’indiscrétions faire part de ses craintes. La nouvelle de l’arrestation à Paris de Philippe Wacrenier, chef du corps franc Liberté au sein du réseau Vélites-Thermopyles confirma qu’il y avait des risques à rester au By. Dans la soirée, ils étaient seize étudiants dans la ferme. Vers 22 heures, un homme se présenta, il ne connaissait pas le mot de passe, méfiant René Coche n’ouvrit pas. L’individu envoyé en reconnaissance Lucien Lussac, était un agent d’infiltration du S.D. (Sicherheitsdienst) Service de renseignements de la S.S. de Blois (Loir-et-Cher). Avec Guy Eymard dit Gérard, étudiant, ils infiltrèrent plusieurs groupes de résistants.
Le samedi 10 juin vers cinq heures du matin, des agents du S.D. accompagné de trois français firent irruption dans la ferme du By, trois résistants parvenaient à se cacher. Parmi les étudiants, André Parent sortit une carte qu’il tendit aux hommes du S.D., il était du même service. Il indiqua qu’il n’y avait pas d’armes au By. Emmené à l’écart de la ferme, seize jeunes dont Bernard Duplessis furent abattus à la mitrailleuse, puis d’une balle dans la tête.
Les trois auxiliaires des nazis furent jugés pour « intelligence avec l’ennemi ». André Parent le 16 janvier 1945 par la cour de justice d’Orléans, condamné à mort a été fusillé le 7 février 1945. Guy Eymard a été condamné à mort par la cour de justice d’Orléans le 4 juin 1946 et fusillé le 12 juillet 1946. Quant à Lucien Lussac, condamné par la même cour le 23 juin 1946, il a été fusillé.
L’inhumation de Bernard Duplessis se déroula au cimetière de Donnemarie-Dontilly (Donnemarie-en-Montois) arrondissement de Provins (Seine-et-Marne) où son nom fut inscrit sur le Monument aux Morts, et sur la plaque du lycée Saint-Vincent à Senlis (Oise). Le nom de Bernard Duplessis a été gravé dans la Nécropole nationale Bellefontaine à La Ferté-Saint-Aubin.
Le ministère des Anciens combattants attribua là Bernard Duplessis la mention « Mort pour la France », il a été homologué au titre des Forces Françaises Combattantes.

Voir La Ferté Saint-Aubin, Marcilly-en-Villette (Loiret) 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187265, notice DUPLESSIS Bernard, Antoine, Claude, Victor dit Damien par Daniel Grason, version mise en ligne le 13 décembre 2016, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : SHD, Caen AC 21 P 177085. – Bureau Résistance GR 16 P 201389. – Claude Dewaele, « La vie de Camille Georget », 2004. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la résistance, Le Cherche-Midi, 2005. – Site internet GenWeb. — État civil.

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