KALDOR Charlotte née SZLADOWSKI [SZLADOWSKA]

Par Annie Pennetier

Née en 1916 à Paris, morte le 2 février 2016 à Puteaux (Hauts-de-seine) ; secrétaire, journaliste ; militante communiste ; combattante volontaire de la Résistante, secrétaire du COMAC.

Charlotte et Pierre Kaldor
Charlotte et Pierre Kaldor

Fille d’un fourreur et d’une mère couturière originaires de Pologne, la famille habitaient à Paris IIIe arr. Charlotte Szladowski travailla au bureau des demandeurs d’emploi. Jeune, elle fréquenta la colonie de vacances de Belle-Ile dirigée par Pierre Jamet avec lequel elle sympathisa.
En 1936, elle adhéra au Parti communiste où elle rencontra Pierre Kaldor jeune militant communiste du IXe arrondissement, avec qui elle se maria. Le couple habitait rue Rémy de Gourmont dans le XIXe arr. de Paris. Charlotte Kaldor-Szladowski avait la passion de la musique, elle devint l’une des animatrices de la Chorale populaire de Paris. C’est là qu’elle se lia à sa directrice, Suzanne Cointe, membre du réseau Orchestre rouge, déportée vers Berlin et guillotinée à Plötzensee, le 21 août 1943.
Son mari Pierre, arrêté pour ses activités militantes communistes en 1939, fut emprisonné d’abord à la Santé, à Bourges, à Clairvaux puis à Châlons-sur-Marne. De son côté, Charlotte organisa un réseau de résistance qui prépara plusieurs évasions. En ­octobre 1943, une évasion fut décidée à la prison de Châlons et organisée avec l’aide des FTP de la région. Le 8 novembre 1943, avec la complicité d’un gardien, elle introduisit une échelle de corde (actuellement exposée au musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne). L’évasion réussit. Le lendemain, Pierre Kaldor rencontra Lucie Aubrac, avant de rallier le Front national judiciaire, placé sous la ­responsabilité de l’avocat Joé Nordmann. Il participa, aux côtés de Marcel Willard, à la prise de contrôle du ministère de la Justice, en 1944. Charlotte remplit, elle, une mission auprès de l’état-major du Comac et de ­Maurice Kriegel-Valrimont.

Dans les années qui suivirent la guerre, Charlotte travailla au journal du Secours populaire français, la Défense, Pierre Kaldor en assurait la direction. Elle rejoignit ensuite l’équipe de Léon Lavallée à Économie et Politique, au début des années 1950. Dans les années 1970, elle anima le comité contre les interdictions professionnelles pour des raisons politiques en République fédérale d’Allemagne RFA. Le couple habitait depuis les années 1950 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Charlotte Kaldor s’est éteinte dans sa centième année, le 2 février 2016, à l’hôpital de Puteaux (Hauts-de-Seine).
Accompagnée par son fils François, sa belle-fille Lucie et son petit-fils Cyrille ainsi que de nombreux militants, les obsèques eurent lieu le 9 février, au nouveau cimetière de Neuilly où Charlotte repose aux côtés de Pierre Kaldor, décédé en 2010.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187293, notice KALDOR Charlotte née SZLADOWSKI [SZLADOWSKA] par Annie Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2016, dernière modification le 26 août 2020.

Par Annie Pennetier

Charlotte et Pierre Kaldor
Charlotte et Pierre Kaldor
Charlotte à la colonie de Belle-Île-en-Mer vers 1933. Photo Pierre Jamet.
Communiquée par la famille Kaldor.

SOURCES : L’Humanité, 5 février 2016 . — Entretien d’avril 1999 . — Le Monde, 6 février 2016.

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