GLICENSTEIN Wolf [pseudonyme Jules]

Par Michel Thébault

Né le 23 avril 1890 à Lodz (Pologne), mort en action le 7 juin 1944 à Guéret (Creuse) ; réfugié juif en Creuse ; résistant FTPF.

D’origine juive polonaise, Wolf Glicenstein était le fils de Simon Glicenstein. Il épousa le 26 août 1919 à Kock (ville de la voïvodie de Lublin au sud-est de la Pologne) Sarah Jacobovitch.
La date de leur émigration en France est actuellement inconnue, mais nécessairement au tout début des années 20 puisque son neveu Maurice Jacobovitch (tué également le 7 juin 1944 à Guéret) était né à Paris (12ème arr.) le 15 février 1924, les deux familles ayant probablement immigré ensemble.
De la même manière la date où les deux familles vinrent se réfugier en Creuse est également inconnue, mais leur installation s’est sans doute faite sur la commune de Saint-Hilaire-le-Château.
Wolf Glicenstein s’engagea dans la résistance au début juin 1944 avec son neveu Maurice Jacobovitch. Ils rejoignirent à quelques kilomètres de Saint-Hilaire-le-Château, au lieu-dit Le Compeix (commune de Saint-Pierre-Bellevue) un maquis FTPF, la 2103ème compagnie dite également compagnie Brunet.

Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France. Il concentra pour cette opération plusieurs maquis creusois. La 2103ème compagnie FTP arriva à Guéret à l’aube du 7 juin 1944. Elle fut engagée dès le début de l’action, contre l’un des points de résistance allemand, l’hôtel Saint-François, place Bonnyaud, siège de la Kommandantur. L’historien de la résistance creusoise Marc Parrotin a fourni un récit de la mort de Wolf Glicenstein (Le Temps du maquis op. cit.) : « Le lieutenant Armand avance sur la place Bonnyaud à la tête de ses francs-tireurs. Le voilà qui court d’arbre en arbre en direction de la fontaine monumentale derrière laquelle il pense sans doute se poster pour partir à l’assaut de la Kommandantur… Armand menacé, change de position derrière le tronc insuffisant à le couvrir, puis se relève encore pour répondre au feu de l’ennemi. On l’entend crier Attention ! Une autre rafale. Il chancelle. Wolf Glicenstein, son vieux camarade juif, va pour le secourir et s’affaisse, atteint de plusieurs balles ».

Wolf Glicenstein obtint le 9 juillet 1946 la mention mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Guéret ainsi que sur celui de Saint-Quentin (Aisne) où son épouse résidait après la guerre. Il figure aussi le mémorial de la résistance creusoise à Guéret. Il reçut en août 1947 à titre posthume le grade de caporal-chef FFI et ce à compter du 1 juin 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187644, notice GLICENSTEIN Wolf [pseudonyme Jules] par Michel Thébault, version mise en ligne le 11 décembre 2016, dernière modification le 27 novembre 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Dossier AVCC Caen — site Mémoire des Hommes — René Castille in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud Ed.2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — mémorial genweb.— État civil, registre des décès de la ville de Guéret, 1944, acte n°163.

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