BENNE Ulysse, Joachim, Claudius

Ulysse Benne était le fils de Joseph, Marie Benne (né le 6 juin 1872 à Latronquière, Lot), employé aux mines de Decazeville et de Marie, Justine, Rosa Séguy. Venu s’installer à Paris, il y devint employé à la RATP (électricien). Il fit son service militaire au 163ème RAP (régiment d’artillerie de position) à Metz du 15 octobre 1931 jusqu’au 15 octobre 1932. Promu caporal le 1er août 1932, mécanicien électricien au parc automobiles, il fut ensuite promu maître ouvrier le 16 avril 1932. Il se maria avec Alice Madeleine Santarelli le 14 juin 1934 à Maisons-Alfort (Seine). Ils étaient domiciliés 63 avenue de Créteil (devenue après-guerre avenue du général Leclerc) à Maisons-Alfort. Ils eurent quatre enfants, Madeleine née en décembre 1935, Geneviève née en juillet 1937, Marguerite née en octobre 1939 et Odette née en janvier 1943.

Mobilisé dans l’artillerie comme maître-ouvrier le 25 août 1939, il fut affecté à nouveau au 163ème régiment d’artillerie de position dans la région fortifiée de Metz (Moselle). Le régiment reçut l’objectif de défendre une partie de la ligne Maginot dans le secteur de Faulquemont (Moselle). Ulysse Benne y effectua toute la « drôle de guerre ». Le 12 juin 1940 devant le risque d’encerclement, l’Etat-major donna l’ordre de repli aux formations de la ligne Maginot. Le 13 juin 1940, le Secteur fortifié de Faulquemont reçut l’ordre de se préparer à évacuer ses positions, par échelons successifs. Le 163e RAP fut intégré dans le groupement de marche commandé par le général De Girval et effectua son repli à pied vers le sud. Les soldats du 163e régiment se replièrent vers les Vosges, en menant de difficiles combats retardateurs contre des troupes motorisées allemandes qui les encerclèrent peu à peu. La plus grande partie du régiment fut capturé à Gerbeviller, au sud de la Meurthe-et-Moselle, entre le 19 et le 22 juin 1940. Fait prisonnier le 21 juin 1940 Ulysse Benne fut interné d’abord au camp de Baccarat (Meurthe-et-Moselle) puis au stalag XI B (camp de Fallingbostel) situé dans la lande de Lunebourg en Basse-Saxe. Il fut rapatrié le 23 avril 1942.

Il reprit son emploi à la RATP. Il s’était engagé dans la Résistance dès son internement : son état de services FFI (SHD Vincennes op. cit.) précise « a fait acte de résistance dans le stalag XI ». Le même état de services indique ensuite : "a caché des réfractaires, transport de matériel, essence… ». Son certificat d’appartenance aux FFI mentionne enfin qu’il était membre du groupe Métro-Bus – Secteur Est du département de la Seine FTPF sous les ordres du commandant Danton (René Pajon). Il participa aux combats de la Libération de Paris. Son dossier AVCC comporte deux versions de son arrestation. Dans la première précisée par plusieurs de ses chefs dans la Résistance et les recherches ultérieures des historiens parisiens (Gilles Primout op. cit.), il fut fait prisonnier le 21 août 1944 au cours d’une mission dans le secteur de la gare de Lyon au coin de la rue de Bercy et de la rue Traversière. Parti de Montreuil en automobile avec le commandant Louis Bouchet et quatre camarades (André Ancelin, Robert Ferrer, Emile Goeury et Arthur Speekaert) pour relever la garde du Parisien Libéré (Gilles Primout indique lui, que le commandant Bouchet avait ordre de s’emparer de l’imprimerie du journal Le Petit Parisien), ils furent arrêtés par un détachement allemand au coin de la rue Traversière. Les six hommes fouillés, furent emmenés, interrogés et torturés toute la nuit, puis fusillés sommairement le lendemain 22 août au Fort Neuf de Vincennes. La deuxième version (moins vraisemblable) figure dans la citation à l’ordre de la division qui accompagne sa Croix de guerre : « Combattant volontaire et ardent patriote, s’est fait remarquer par son courage et son sang-froid au cours des combats de Libération et notamment le 21 août 1944 où avec un groupe de volontaires, il a attaqué un convoi de munitions ennemi ».

Le 26 août les familles purent venir reconnaître les corps et Ulysse Benne fut inhumé le 19 octobre 1944 au cimetière de Maisons-Alfort.

Il obtint la mention Mort pour la France le 2 mars 1945 et fut homologué caporal FFI le 25 juin 1952. Il reçut la Croix de guerre avec étoile d’argent à titre posthume.
Son nom figure sur une plaque située dans les anciens fossés du fort neuf de Vincennes et sur une plaque honorant les sept employés du métro exécutés, dans la station de métro Château de Vincennes. Le conseil municipal de Maisons-Alfort décida de donner son nom à une rue de Maisons-Alfort.