BURG Henri dit Hermann

Par Stéphane Gatignon, Daniel Grason

Né le 28 décembre 1909 à Stanislawow (Pologne), mort le 4 juillet 1981 à Évreux (Eure) ; médecin généraliste ; résistant, militant Front national d’Argenteuil (Seine-et-Oise, Val d’Oise) ; interné politique.

Henri Burg
Henri Burg

Fils aîné d’Israël Burg et de Feiga, Perla, née Pratzer le docteur Burg vint en France. Il épousa Hélène, Jeanne Coiffard, le couple, Henrui Burg passe son enfance et son adolescence en Bucovine du sud où sa mère tenait une pension de famille -épicerie ; Il fréquenta l’école rabbinique pendant une dizaine d’années. Il obtint le bac roumain en 1926 à 16 ans.
Il partit en France pour faire ses études de médecine, d’bord à Tours pendant deux ans puis à Paris. Il soutint 6 février 1935 à Tours (Indre-et-Loire) une thèse sur "Le Rôle des villages sanitaires dans la lutte antituberculeuse".
Il s’installa 26 rue Baudin à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise)et exerça sa profession depuis 1935 à son domicile. De nationalité roumaine, un accord entre les deux pays lui avait permis de suivre des études de médecine en France. Il épousa là Argenteuil le 28 octobre 1935 Hélène Coiffard. L’année suivante il voyagea en Rpoumanie pour présenter Hélène à sa famille et il ramena sa soeur cadetete, Malvina , en France.
En me 11 août 1937, il obtint la naturalisation française et francisa son prénom Hersch devint Henri, il s’inscrivit sur les listes électorales.
Mobiilisé en 1939, il reprit sa profession en 1940.
Quand le gouvernement de Vichy, promulgua le statut de juifs le 3 octobre 1940, puis le 2 juin 1941, les juifs ne pouvaient plus exercer « une profession libérale » (Art. 4). Le conseil de l’ordre des médecins du département lui accorda une dérogation lui permettant de continuer à exercer en octobre 1941. En fait le curé de Sainte-Genevièvre d’Argenteuil lui avait fourni un faux certificat de Baptême.
Il entre au Front national puis dans les FTP, soignant des résistants communistes et accueillant des réunions. Sa famille restée en Roumanie fut, en septembre-octobre 1942, fut dééportée en Transnistrie, au camp de Shargorod.
Le 8 décembre 1942, Marie-Josèphe Le Meur amie de Roger Pozzi fut arrêtée pour des inspecteurs de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) du commissariat de Colombes. Rongé par l’inquiétude Roger Pozzi se présenta le lendemain au cabinet du docteur Burg. Hélène Burg l’accueillit, elle le repoussa vers la sortie, lui conseilla fortement de partir. Deux policiers étaient en embuscade, l’un cria « Haut les mains ! » Instinctivement Pozzi mis la main sur sa poche (il ne portait aucune arme). Un des policiers tira touchant Pozzi au ventre. Le docteur Henri Burg l’examina et recommanda qu’il soit immédiatement emmené dans un hôpital. Il fut d’abord interrogé au commissariat de Colombes par le commissaire divisionnaire Ludovic Saint-Royre de Boulogne (Seine, Hauts-de-Seine). Pozzi mourut trois semaines plus tard à l’hôpital de Nanterre.
Après la Libération Henri Burg témoigna devant la commission d’épuration de la police. Il déclara que le commissaire de Colombes avait été en retrait. « Je lui ai demandé de me sortir de cette affaire, il m’a répondu qu’il ferait tout son possible en ajoutant "Je suis Lorrain, je hais les allemands". Il autorisa Hélène à communiquer avec son mari. Il autorisa Hélène à communiquer Hélène à communiquer avec son mari. Le commissaire confia à cette dernière que le docteur Lackmann de Paris allait être arrêté, il fut informé et prit la fuite. Le docteur Henri Burg détenu huit jours au commissariat, nia toute implication avec une organisation terroriste. Il fut incarcéré à la prison de la Santé pendant cinq mois. Lors de son procès, défendu par Maître Victor Faure, il bénéficia faute de preuves d’une mise en liberté provisoire, puis un non-lieu. Il fut homologué Interné résistant.
Pressenti comme maire d’Argenteuil à la Libération, il refusa et devint président général du Club olympique multisports d’Argenteuil (C.O.M.A.) tout en reprenant son activité de médecin généraliste. Il fut élu conseiller municipal lors des élections complémentaires de 1945 (représentait le Front national) et ne se représenta pas en 1947.
Il était père et trois filles dont Annette, née en 1937.

Il mourut accidentellement quelques mois avant de prendre sa retraite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187929, notice BURG Henri dit Hermann par Stéphane Gatignon, Daniel Grason, version mise en ligne le 1er septembre 2018, dernière modification le 17 mai 2020.

Par Stéphane Gatignon, Daniel Grason

Henri Burg
Henri Burg

SOURCES : Arch. PPo. 77W 483, PCF carton 13 rapport du 21 décembre 1942, KB 32, KB 41, KB 53, KB 92. – Bureau résistance GR 16 P 97671. – AM Argenteuil, interview Caillavet. – Nos remerciements à Mme Claire Brard d’Argenteuil pour ses notes des entretiens avec Mme Veuve Hélène Burg les 27 et 31 janvier 1995. – La Renaissance de Seine-et-Oise, 19 et 25 février 1952. – Interview J. Hulin. – Notes d’Agnès Fuzibet, 2018.

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