CHEMLA Moïse

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 23 janvier 1904 à Constantine (Algérie), exécuté sommairement le 20 avril 1944 à Dardilly (Rhône) ; manœuvre ; résistant.

Moïse Chemla (nommé également Habibi Chemla) naquit chez ses parents au 5 rue du 3e bataillon d’Afrique à Constantine (Algérie). Il était le fils de Fredj Chemla, employé de commerce, et d’Esther Alimi. Il se maria le 11 août 1926 à Constantine avec Zakia Kalifa. Ses trois premiers enfants, Louise, Robert et Huguette, naquirent respectivement en 1927, 1929 et 1931 à Constantine.
Au début de années 1930, les Chemla s’installèrent à Lyon (Rhône). Moïse et Zakia Chemla eurent deux autres enfants : Gilbert, né en 1934, et Georgette, née en 1940. En 1944, Moïse Chemla travaillait comme manœuvre chez Descours-Cabaud. Il demeurait avec sa famille 12 rue de la Bombarde (Ve arr.).
Le 19 avril 1944, Moïse Chemla fut arrêté à Lyon, dans l’usine où il travaillait. Il fut ensuite incarcéré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône). On peut lire sur sa fiche de prisonnier que Moïse Chemla fut arrêté pour activité anti-allemande. Il le fut vraisemblablement aussi parce qu’il était juif.
Le 20 avril 1944, des soldats allemands conduisirent Moïse Chemla au lieu-dit le Dodin, à Dardilly (Rhône), avec cinq autres détenus de Montluc. Vers 20h30, les six hommes furent exécutés à coups de mitraillettes dans un chemin encaissé reliant le chemin du Dodin au chemin de Parsonge.
Vers 21 heures, des gendarmes alertés par les habitants du Dodin découvrirent les corps. En l’absence d’éléments permettant l’identification des victimes, ils firent la description précise de chaque cadavre. Moïse Chemla fut décrit comme suit : « Cette victime de 1m,64, a les cheveux abondants et crépus, de couleur gris noir. Elle est vêtue d’un complet de couleur bleu marine usagé et porte sur le pantalon un treillis bleu de mécanicien. Elle porte trois chandails, l’un vert, l’autre marron clair, le troisième de couleur bleue, une ceinture de flanelle usagée et une ceinture genre courroie. Elle est chaussée de souliers bas jaunes à semelles de bois flexibles. Une casquette de couleur grise sans marque se trouve à 0m, 10 de cette victime. Nous remarquons trois traces de balles dans le dos à hauteur de la poitrine (côté droit). »
Le 21 avril, le corps de Moïse Chemla fut transféré à l’Institut médico-légal de Lyon où il prit le numéro 150. Il fut tout d’abord identifié par Alexandre Zamon, demeurant à Vaulx-en-Velin (Rhône), Impasse Beausite, puis, le 21 septembre 1944, par son cousin Prosper Alimi.
Zakia Chemla et ses enfants, Huguette, Robert, Georgette et Gilbert, furent arrêtés à Lyon le 8 juillet 1944. Ils furent internés puis transférés le 24 juillet au camp de Drancy où ils arrivèrent le 29. Le 31 juillet 1944, ils furent tous les cinq déportés à Auschwitz par le convoi numéro 77. Seule Louise Chemla, la fille aînée de Moïse et Zakia, survécut à la guerre.
Le titre d’interné politique fut accordé à Moïse Chemla en 1962.
Sur sa fiche en ligne sur Mémoire des Hommes, (s’il ne s’agit pas d’une homonymie) il est prénommé Max Moïse et rattaché aux FFL.

Voir la monographie du lieu d’exécution

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188219, notice CHEMLA Moïse par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 2 janvier 2017, dernière modification le 25 novembre 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W886, 3335W22, 3335W8, 3460W2.— Site Internet de Yad Vashem.— Site Internet du Mémorial de la Shoah.— État civil. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 126005 (nc).

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