BRAUN Valentin, Christophe, Albert [Pseudonyme dans la Résistance : Mazette Albert]

Valentin, Christophe, Albert Braun était le fils de Michel et d’Anne-Marie Thielen, son épouse.
Son père étant luxembourgeois, Albert Braun obtint la nationalité française par naturalisation le 30 septembre 1930.
Ouvrier aux usines de Wendel, il résida à Vitry/Orne puis à Clouange (Moselle). Il fit son service militaire au 94ème RI de Bar-le-Duc(Meuse) de 1937 à 1939
Il épousa Geneviève, Madeleine Hottier le 8 décembre 1939 à Clouange. Le couple eut un enfant qui mourut en 1944.
À la déclaration de guerre, il fut affecté spécial dans une industrie de guerre.
Pour avoir résisté à la germanisation en Moselle re-annexée, jugé comme peu sûr à la frontière par les Allemands, Albert Braun fut transféré le 15 janvier 1943 au camp « pour la consolidation de la race » à Blankenburg (Allemagne, Gau Thuringen) alors que sa femme Geneviève subit le même sort une semaine plus tard pour le camp de Saaz (actuellement Zatec, Tchécoslovaquie, Sudètes). Puis en février-mars 1943, les hommes de Blanckenburg furent déplacés vers d’autres camps, et notamment au camp n°9 de Wattenstedt. Ce fut l’occasion de reformer les familles, même si les femmes restaient séparées des hommes. Le couple s’évada le 9 septembre 1943, passa clandestinement la frontière franco-allemande à Moyeuvre (Moselle annexée) et rejoignit Romans-sur-Isère (Drôme) où il habitait 30 rue de l’Armillerie.
Le 9 juin 1944, Albert Braun s’engagea dans les FFI de la compagnie Abel dans le secteur Drôme Nord et intègra le 12ème BCA, relevant du secteur 8 de l’AS-Isère. Son pseudonyme était Albert Mazette.
Il fut par la suite affecté à l’hôpital de Saint-Martin-en-Vercors (Drôme).
Après l’ordre de dispersion, il tenta de quitter le massif du Vercors avec Raymond Champey et Gaston Lantheaume. Ils furent arrêtés le 23 juillet 1944 par les Allemands, probablement à saint-Guillaume (Isère), interrogés au Genevrey dans la commune de Vif (Isère) et fusillés le soir même dans une usine à ciment désaffectée au lieu-dit Revolleyre sur la commune du Gua (Isère) avec 2 autres FFI.
Le neuf août 1944, à « Revolleyre, ancienne usine à ciments » , disent les actes de décès, sept cadavres furent retrouvés.
L’un des actes de décès rédigés le 10 août 1944 contient les indications suivantes : Individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à quinze jours environ. Le signalement est le suivant : Âgé de 24 ans environ, taille moyenne, chemise kakie militaire, chandail laine bleue, slip blanc, veste bleue en drap, pantalon drap, ceinture tressée cuir, chaussettes laine marron, blague à tabac »
La date du décès fut fixée au 26 juillet 1944.
Le corps fut enterré sous le n°6 dans le cimetière de Saint-Barthélémy-du-Gua, commune du Gua et fut identifié le 20 septembre 1944 par son épouse comme étant celui d’Albert Braun.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué interné résistant.
Bien qu’existât un certificat d’appartenance aux Forces françaises de l’Intérieur émanant du commandant de la 8ème région militaire et daté du 12 février 1948, Albert Braun ne fut pas homologué FFI.
Il fut décoré de la croix de Guerre avec étoile d’Argent, de la médaille Militaire et de la médaille de la Résistance à titre posthume.
Après avoir été enterré quelques temps à Romans-sur-Isère, il fut enterré le 14 octobre 1949 au cimetière de Vitry-sur-Orne (Moselle).
Son nom figure sur le monument commémoratif érigé au lieu-dit Revolleyre, commune du Gua, sur les monuments aux morts de Vitry-sur-Orne et de Romans-sur-Isère et sur le Mémorial départemental de la résistance à Saulce-sur-Rhône (Drôme).


Voir : Le Gua