BEJAUD Antonin

Par Michel Gorand, Michel Thébault

Né le 22 avril 1903 à Saint-Martial, commune aujourd’hui intégrée à Chauvigny (Vienne), mort en action le 10 juillet 1944 à Ciron (Indre) ; maçon ; résistant AS de la Vienne, maquis Baptiste.

Antonin Béjaud était le fils Charles, Gabriel Bejaud (né à Poitiers le 22 janvier 1862), domestique agricole, et de Marie, Antonine Renault (née à Saint-Martial le 20 avril 1871). Ses parents s’étaient mariés le 9 février 1891 à Saint-Martial et Antonin fut le quatrième de leurs sept enfants nés entre 1895 et 1912. En 1944, marié à Clémence, Jeanne Bajou (née le 27 décembre 1906 à Saint-Martial), il était domicilié rue des Puits à Saint-Martial et exerçait la profession de maçon.

Il s’engagea dans la Résistance à l’été 44, avec son frère Raphaël (né le 22 octobre 1907 à Saint-Martial), tailleur de pierres et avec plusieurs carriers et tailleurs de pierre de Chauvigny, ce qui tend à montrer l’existence d’un engagement collectif au sein de ce groupe ouvrier de la ville. Il rejoignit dans le secteur de Chauvigny le maquis AS « Baptiste », appartenant au groupement Gilles (commandant Ferron). Début juin 1944 le groupe Baptiste s’installa dans une zone boisée en bordure de la route départementale 54 allant de Chauvigny à Leignes-sur-Fontaine (Vienne) à quelques kilomètres du département de l’Indre.

Début juillet, le groupe décrocha dans l’Indre avec celui du commandant Gilles afin d’échapper à une attaque allemande menaçante et s’installa à la ferme des Descends, commune de Ciron (Indre). Le 10 juillet 1944 une colonne allemande quitta son cantonnement au nord de Poitiers et se dirigea vers Le Blanc (Indre) pour attaquer les maquis de la Vienne qui s’étaient réfugiés dans ce secteur de l’Indre. Au Blanc la colonne allemande, accompagnée par des miliciens se divisa en trois groupes et le combat contre les maquis dura toute la journée. L’attaque de la ferme des Descends s’acheva, en raison de l’impréparation du maquis et de la supériorité militaire allemande, par un massacre dont Antonin Béjaud fut l’une des victimes. Selon la déclaration du 11 juillet de Paul Bérode, médecin à Bélâbre (Indre) : « Soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) il fut tué au combat le 10 juillet 1944 vers 8h, lors de l’attaque des soldats allemands en nombre supérieur, au lieu-dit des Descends, commune de Ciron ». Le 4 octobre 1944, une cérémonie fut organisée devant l’hôtel de ville de Chauvigny pour le retour des corps des maquisards Chauvinois tués à Ciron et à Belâbre. Antonin Béjaud fut ensuite inhumé au cimetière de Ville-Haute à Chauvigny.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué adjudant FFI. Il reçut à titre posthume la Médaille Militaire le 12 avril 1951. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Martial (orthographié Bégeaud) et de Chauvigny (Vienne). Il figure également sur les monuments commémoratifs du 10 juillet 1944 aux Descends à Ciron, aux Poinconnet, et à Bélâbre ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».



Bélâbre, Ciron, Lignac (10 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188359, notice BEJAUD Antonin par Michel Gorand, Michel Thébault, version mise en ligne le 5 janvier 2017, dernière modification le 7 janvier 2022.

Par Michel Gorand, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 43737 et GR 16 P 43739 (pour son frère Raphaël) et SHD Caen AC 21 P 17245 (à consulter) — site VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation). — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb. — État civil, acte n° 42 du registre des décès de Bélâbre (Indre).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable