SICARD Daniel

Par Michel Gorand, Michel Thébault

Né le 8 septembre 1911 à Chauvigny (Vienne), mort en action le 10 juillet 1944 à Ciron (Indre) ; tailleur de pierre ; résistant AS de la Vienne, maquis Baptiste.

Daniel Sicard était le fils de Paul Sicard (né le 1er mars 1871 à Chauvigny) boucher équarrisseur et de Marie Louise Lancereau (née le 5 novembre 1881 à Gouex, Vienne), domiciliés à Chauvigny, Ville-Haute, Place du Donjon. Ses parents s’étaient mariés le 26 février 1901 à La Chapelle-Viviers (Vienne) et il était leur troisième enfant, après Émile né le 21 mars 1901 à Chauvigny et René né le 7 décembre 1902. Marié en premières noces avec Georgette Thévenet en 1935, divorcé en 1938, il se remaria le 10 septembre 1939 avec Yvonne, Marguerite André. En 1944, il exerçait le métier de tailleur de pierre sans doute dans l’une des grandes exploitations de la pierre de Chauvigny.

Il s’engagea dans la Résistance (avec plusieurs carriers et tailleurs de pierre de Chauvigny, ce qui tend à montrer l’existence d’un engagement collectif au sein de ce groupe ouvrier de la ville) au sein du maquis AS « Baptiste », appartenant au groupement Gilles (commandant Ferron). Début juin 1944 le groupe Baptiste s’installa dans une zone boisée en bordure de la route départementale 54 allant de Chauvigny à Leignes-sur-Fontaine (Vienne) à quelques kilomètres du département de l’Indre.

Début juillet, le groupe décrocha dans l’Indre avec celui du commandant Gilles afin d’échapper à une attaque allemande menaçante et s’installa à la ferme des Descends, commune de Ciron (Indre). Le 10 juillet 1944 une colonne allemande quitta son cantonnement au nord de Poitiers et se dirigea vers Le Blanc (Indre) pour attaquer les maquis de la Vienne qui s’étaient réfugiés dans ce secteur de l’Indre. Au Blanc la colonne allemande, accompagnée par des miliciens se divisa en trois groupes et le combat contre les maquis dura toute la journée. L’attaque de la ferme des Descends s’acheva, en raison de l’impréparation du maquis et de la supériorité militaire allemande, par un massacre dont Daniel Sicard fut l’une des victimes. Selon la déclaration du 11 juillet de Paul Bérode, médecin à Bélâbre (Indre) : « Soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) il fut tué au combat le 10 juillet 1944 vers 8h, lors de l’attaque des soldats allemands en nombre supérieur, au lieu-dit des Descends, commune de Ciron ».

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Martial (Vienne) et de Chauvigny (Vienne). Il figure également sur les monuments commémoratifs du 10 juillet 1944 aux Descends et à Bélâbre ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».



Bélâbre, Ciron, Lignac (10 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188390, notice SICARD Daniel par Michel Gorand, Michel Thébault, version mise en ligne le 6 janvier 2017, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Michel Gorand, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 547609 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 156138 (à consulter) — site VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation). — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb. — État civil, acte n° 38 du registre des décès de Bélâbre (Indre).

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