LOSQ Renée [née BAUDIC Renée, Marthe]

Par Annie Pennetier

Née le 4 juillet 1910 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; morte le 30 novembre 2003 à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique) ; mécanicienne en couture ; militante du Parti communiste ; résistante ; déportée

Fille naturelle de Clémentine Gachet, blanchisseuse, Renée Baudic fut légitimée par le mariage de sa mère et de Joseph Marie Baudic, manoeuvre, le 25 novembre 1910 à Nantes.
Mécanicienne dans l’entreprise de confection de vêtements militaires Cholette à Nantes, elle épousa Jean Losq, ouvrier riveur à l’usine nantaise des Batignolles, Société de locomotives Batignolles-Châtillon, le 12 septembre 1930. Le couple s’installa dans le quartier Babin puis avec leurs trois filles emménagèrent dans la cité pavillonnaire Halvèque, une des trois cités de HBM construites par l’entreprise et la ville de Nantes.
En septembre 1935, Renée et Jean adhérèrent au Parti communiste et maintinrent leur adhésion quand il devint illégal en septembre 1939. Renée participa activement à la distribution de tracts et à l’affichage d’étiquettes qu’elles recopiaient avec ses filles. Son action relayait principalement celle du dirigeant Louis Le Paih, ami d’enfance qu quartier Babin. Elle assurait également l’hébergement des résistants recherchés, notamment celui de Raymond Hervé après son évasion du palais de justice de Nantes le 9 septembre 1942. Ce jour, alors que le juge Le Bras auditionnait Raymond Hervé, ses camarades résistants Louis Le Paih, Eugène Le Bris et Jean Marc investirent le lieu, le juge fut tué et un gardien de la paix blessé. Renée observait depuis un café proche, sa fille Jeannine jouait dans le jardin du Palais observant la situation. Renée Losq fut arrêtée le 28 septembre, le même jour que son mari, à Trégunc (Finistère) où elle s’était réfugiée avec deux de ses sept enfants. Elle fut interrogée à Quimper (Finistère) avant d’être ramenée à Nantes. Inculpée pour avoir participé à la libération de Raymond Hervé le 9 septembre 1943, elle bénéficia d’un non-lieu lors du procès appelé plus tard "Procès des 42" , de janvier 1943.-
Jean Losq, Raymond Hervé, Louis Le Paih, et Eugène Le Bris, condamnés à mort lors de ce procès ont été fusillés au terrain du Bêle à Nantes, en février 1943.
Renée Losq fut emprisonnée en Allemagne à Aix-la-Chapelle, Prünn et Breslau où un tribunal la condamna à deux ans de travaux forcés. Elle fut alors déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen.
À son retour de déportation, elle devint une militante active de la Fédération nationale des déportés, internés et résistants patriotes (FNDIRP), intervenant fréquemment dans les établissements scolaires, encore en 1998.
Officier de la Légion d’Honneur, médaillée militaire avec palmes, Renée Losq décéda le 30 novembre 2003 à Sainte-Luce-sur-Loire.
Lors du 72e anniversaire du Procès de 42, en 2015, une statue "Espérance" en hommage à Jean et Renée Losq, réalisée par l’artiste Anne Le Louarn a été érigée à Sainte-Luce.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188533, notice LOSQ Renée [née BAUDIC Renée, Marthe] par Annie Pennetier, version mise en ligne le 16 mai 2017, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Site Résistance 44, Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant de Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure. — État civil.

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