SADKI Malek

Par Robert Kosmann

Né le 29 novembre 1948 à Paris (Xe arr.) ; tourneur, animateur du Comité d’entreprise chez Renault à Billancourt (1974-1985) puis animateur et directeur du Comité d’entreprise Renault au Centre Technique de Rueil (Hauts-de-Seine) de 1985 à 2008 ; syndicaliste CGT (1967-2008), délégué du personnel (1986-1995) ; adhérent du PCF (1967-1976 puis 1978-1995), adhérent du PAGS algérien (1976-1978).

Le père de Malek Sadki, Mohand, Saïd Sadki était originaire de petite Kabylie et vint effectuer son service militaire en métropole en 1936. Il fut remobilisé en 1939, prisonnier en Allemagne et pendant un an rejoignit les bataillons Fabien en Allemagne (1945). Il travailla d’abord en France dans une boulangerie puis effectua l’essentiel de sa carrière comme éboueur à la SITA de la ville de Paris. Il était membre du PCF, délégué hygiène et sécurité et fut collecteur pour le FLN pendant la guerre d’Algérie. La mère de Malek Sadki, Azzoug Guermia, originaire également de petite Kabylie rejoignit son mari en 1947 et fut employée comme femme de ménage. Malek Sadki fréquenta l’école de la rue Vellefaux à Paris (Xe arr.) et obtint le certificat d’études primaires en 1962. Il vécut ensuite à Orly (Seine, Val-de-Marne) et étudia au Collège d’enseignement technique de Vitry (Seine, Val-de-Marne) où il obtint un CAP de tourneur sur métaux en 1967. Il travailla alors à l’usine Ducellier Bendix à Ivry (Val-de-Marne) de 1967 à 1969. Il vivait en foyer de jeunes travailleurs à Villejuif (Val-de-Marne). En mai 1968, il participa à l’occupation de l’usine et aux bagarres de la rue Gay-Lussac au Quartier latin, avec d’autres camarades du foyer de jeunes travailleurs. Il était membre des Jeunesses communistes depuis 1963 et adhéra au PCF en 1967, tout en protestant contre la position timide de son parti contre l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Musicien, il anima des soirées au foyer où il logeait. Il passa des diplômes d’animateur socio-culturel puis accepta une proposition pour devenir animateur à la Maison des jeunes et de la culture d’Orly, de 1969 à 1974.

Malek Sadki fut embauché en septembre 1974 par le Comité d’entreprise Renault Billancourt pour l’association Loisirs et culture qui dépendait de ce dernier. Il s’occupa alors des fêtes du Comité d’entreprise et de l’aide au départ en vacances des personnels immigrés. En 1975, il devint responsable du Club des jeunes de Renault Billancourt (1975-1981) puis responsable adjoint du service enfance jeunesse (1981-1985). Lorsque le Comité d’entreprise eut des difficultés financières, il s’estima « considéré comme un employé et non plus comme un militant syndical et politique », il contesta « les décisions autoritaires » de Roger Silvain, Robert Créange et Guy Rouget. Il fut licencié pour raisons économiques et réembauché quelques mois plus tard comme animateur au Comité d’établissement du Centre technique de Rueil (1985-1988) qui était indépendant de celui de Billancourt. Après avoir réussi un Diplôme universitaire de second cycle, il y termina sa carrière comme directeur du Comité d’établissement (1998-2008).

Sur le plan politique Malek Sadki quitta le PCF en 1976, en désaccord avec le soutien sans critique au FLN algérien, quand ce dernier promouvait « la charte socialiste islamique ». Profondément athée, il refusait de soutenir ce socle fondateur religieux. Il adhéra alors au Parti d’avant-garde socialiste (PAGS) algérien à Boulogne-Billancourt (1976-1978). Il fut vite déçu par « l’ambiance intellectuelle » et peu militante qui y régnait. Il revint alors au PCF « pour être efficace ». Il avait voté avec la gauche pour François Mitterrand en 1981, il appréciait les positions et discours de Georges Marchais, approuva les positions du PCF sur l’Afghanistan et au moment de « l’affaire du bulldozer de Vitry ». Il était intéressé par ce que disaient les rénovateurs du parti. Il eut des doutes à partir de 1983 mais resta au PCF en espérant « que les choses allaient changer ». Il ne reprit pas sa carte à partir de 1995.

Sur le plan personnel Malek Sadki se maria en 2003 avec Paulette Delort, militante du PCF, employée au Comité d’établissement de Renault siège et déléguée syndicale CGT. Le couple eut trois enfants, nés en 1979, 1982 et 1987.

En 2014, Malek Sadki votait pour le Front de Gauche. Il regrettait que la « Gauche plurielle » n’ait « pas été assez radicale » mais se félicitait de son parcours militant. Il animait une association de chanson française, l’Association autour de Patrick Deny et participait comme contrebassiste à un orchestre de jazz (« Le bruit qui court ») ainsi qu’à diverses formations de jazz.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188545, notice SADKI Malek par Robert Kosmann, version mise en ligne le 11 janvier 2017, dernière modification le 11 janvier 2017.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Éditions JCM. — Entretien et correspondance avec Malek Sadki, mai 2014.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable