BRUNET Gabriel, Alexandre

Par Michel Thébault

Né le 15 mars 1920 à La Chapelle-Taillefert (Creuse), exécuté sommairement le 7 septembre 1943 à Maisonnisses (Creuse) Bois du Thouraud, ; comptable ; résistant « Ceux de Libération – Vengeance ».

Il était le fils de Gabriel Brunet et de Catherine Bonnin. Marc Parrotin historien des maquis creusois, qui a mené pour son ouvrage le Mémorial de la résistance creusoise (op. cit.) une enquête de terrain, indique que Gabriel Brunet était employé à l’usine Dunlop de Montluçon (le dossier AVCC précise qu’il était comptable ce qui n’est pas incompatible), qu’il était militant communiste, célibataire et domicilié chez sa mère, veuve, épicière à Sardent. Il le présente aussi comme le chef du groupe de maquisards ce que les dossiers DAVCC ne confirment pas, le désignant comme soldat, la responsabilité du groupe semblant revenir à deux jeunes résistants originaires de Caen envoyés par le réseau « Ceux de Libération – Vengeance » et en particulier Henri Pollet (voir également le rapport du chef d’escadron de gendarmerie Rivals du 8 septembre 1943 – Arch. Dep. Creuse 95 W 7 – rapporté par Ch. Moreigne op. cit.). Son appartenance au parti communiste est par contre beaucoup plus probable, car le maquis FTP qui s’installa dans le secteur de Sardent à l’automne 1943, la 2103ème compagnie FTP également appelée La Royère (du nom de sa localisation précise) prit par la suite le nom de compagnie Gabriel Brunet.
Au printemps 1943, les réquisitions pour le STO amenèrent un certain nombre de jeunes creusois à tenter d’y échapper. Le hasard des circonstances conduisit plusieurs jeunes guérétois à prendre contact avec un dentiste de Guéret Mr. Georges Lévêque (exerçant également à Sardent en Creuse) appartenant au mouvement de résistance « Ceux de Libération - Vengeance ». Il était en relation avec la direction parisienne du mouvement, en particulier Yves Chabrol, un des fondateurs, pharmacien à Paris, mais né à Ahun (Creuse) et qui lui-même avait conservé des liens personnels et familiaux à Guéret et dans le secteur de Sardent. Ce mouvement dont l’objectif premier n’était pas la lutte armée décida de favoriser la constitution d’un maquis sur les communes de Sardent et Maisonnissses pour assurer un refuge aux jeunes réfractaires. A l’été 1943, ce maquis regroupa entre 15 et 20 jeunes résistants. Gabriel Brunet réfractaire au STO, entra vraisemblablement dans la clandestinité dès mars 1943, et s’engagea en juillet 1943 dans le maquis en voie de formation au bois du Thouraud sur la commune de Maisonnisses.
Le maquis fut rapidement repéré pas les services de renseignements allemands qui organisèrent le 7 septembre 1943 une opération de répression. L’abri où se trouvaient les jeunes maquisards fut encerclé, ceux qui tentèrent de fuir et parmi eux Gabriel Brunet furent abattus, un lancer de grenade contraignit les autres à se rendre. Les morts et les blessés (achevés par les troupes allemandes) furent regroupés dans l’abri, que les militaires allemands détruisirent à l’explosif.
Il fut déclaré Mort pour la France. Son nom figure sur le monument aux morts de Sardent (Creuse), sur le monument commémoratif de Maisonnisses (Creuse) et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret (Creuse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188623, notice BRUNET Gabriel, Alexandre par Michel Thébault, version mise en ligne le 13 janvier 2017, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Dossier DAVCC Caen — Christophe Moreigne Le massacre du bois du Thouraud ARSVHRC bulletin n° 42 mars 2009, disponible sur le site Creuse Résistance — Marc Parrotin mémorial de la résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Journal La Montagne 7 septembre 2015 — mémorial genweb — Photographies du site aujourd’hui et des monuments.

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