HEUDIER François, David [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 30 juin 1863 au Havre. Ouvrier voilier, demeurant 4 rue Mogador au Havre. Vit maritalement, un enfant. Militant anarchiste et illégaliste du Havre.

Il travaillait comme journalier du port (docker), auxiliaire aux Docks-Entrepots et à la Compagnie générale transatlantique. Il vit en union libre avec Augustine Hébert.
En 1889 il posa sa candidature aux élections législatives.
Heudier intervenait dans les réunions publiques pour développer le programme anarchiste.
Le 1er mai 1890, il était interpellé alors qu’il diffusait le journal Le Producteur (qui n’eut qu’un seul numéro, paru le 30 avril).
Le 5 mai 1890 Heudier était condamné, par le tribunal correctionnel du Havre, à 2 mois de prison pour provocation à attroupement non armé et distribution d’imprimés anarchistes. Un décret du 7 juin 1890 lui accorda la remise de sa peine.
Le 6 mai 1891, le tribunal du Havre le condamna à un mois de prison pour vol.
Le 14 juin 1891, la Coalition révolutionnaire havraise organisait une réunion publique dans la salle du Café du Progrès, place St Vincent pour discuter de la nécessité du groupement révolutionnaire et de la prétendue réforme des trois huit. On pouvait se procurer les cartes d’entrées chez Lépiez et Heudier. Julien Legouguec (cordonnier) et Leblond (peintre) furent les assesseurs. Léon Lepiez, Caron (ouvrier charbonnier) et Heudiez, prirent la parole. Parizel (ou Paridaen ?), anarchiste sortant de prison, parla de Fourmies. Il indiqua que les députés font des lois pour eux et qu’au Havre, le conseil municipal votait des travaux pour faire gagner de l’argent à ceux qui sont à la tête de l’administration.
Le 24 décembre 1893, pendant que les époux Ferrand se trouvaient à la messe de minuit, des cambrioleurs s’introduisirent par escalade dans leur domicile, rue des Protestants. Ils s’emparèrent de titres, de 3 montres en or, d’un service de couverts en métal et d’une paire de boutons en argent, représentant une valeur de 16.800 francs .
Le 1er janvier 1894, une perquisition fut effectuée à son domicile, la police y trouva des brochures et des journaux ainsi qu’une liste de 29 personnes avec la somme versée par chacune, pour payer les frais de la candidature anarchiste aux législatives.
Lors de la même opération, les titres volés chez les époux Ferrand furent découverts chez Jeanne, ainsi que des lettres de Heudier.
Ils furent tous les deux arrêtés et comparurent devant la cour d’assises de Seine-Inférieure le 31 mai 1894, Jeanne fut condamné à 5 ans de travaux forcés et Heudier à 4 ans de prison.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188688, notice HEUDIER François, David [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 15 janvier 2017, dernière modification le 11 octobre 2022.

Par Dominique Petit

SOURCES : Arch. Nat. F7/12504, F7/12508, BB18/6449 — Arch. Dép Seine-Maritime J 734, Élections législatives du 22 septembre 1889 : affiche de Heudier, 1ère circonscription du Havre — Journal de Rouen 29 décembre 1893 et du 2 janvier 1894 — Le Petit journal 3 janvier 1894 — L’Univers 2 juin 1894 — Le Temps 1er juin 1894 — Journal des débats 1er juin 1894 — Groupe libertaire Jules Durand, Cent vingt ans d’anarchisme au Havre, Éditions du Libertaire, 2000 — Note Guillaume Davranche. — L’anarchisme organisé. 135 ans de présence anarchiste au Havre.

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