Par Jacques Girault
Né le 5 juillet 1911 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), mort en déportation le 15 avril 1945 ; secrétaire dans l’Éducation nationale ; résistant ; déporté.
Aîné d’une famille de quatre enfants, après des études secondaires, Félix Bernard suivit les cours de l’École nationale supérieure de Beaux-Arts de 1929 à 1932 et exposa aux Salons de 1931 et 1932. Pendant son service militaire en 1933, son père mourut et il dut abandonner ses études pour entrer comme secrétaire, en décembre 1933, au Bureau universitaire de Statistiques. Il en devint le secrétaire général adjoint en 1936. Marié à Paris en novembre 1934, père d’une fille, il habitait 5 rue de Beaune (VIIe arrondissement).
Mobilisé en 1939, prisonnier de juin 1940 à février 1941, Bernard réintégra son administration. À partir de 1942, il entra en relations avec le mouvement de résistance "Ceux de la Résistance" et le réseau "Alexandre Vic". Diverses attestations jointes à son dossier de demande de Légion d’honneur à titre posthume en 1948 évoquent ses actions : diffusion de tracts, liaisons, hébergements de divers responsables parachutés en France, établissement de faux papiers pour les étudiants, soustraction d’un "nombre considérable d’étudiants au STO". Il effectua aussi une mission dans le Lot pendant l’été 1943. Avec comme pseudonyme "Bus", responsable du CDLR dans le VIIe arrondissement, il fut son délégué au bureau provisoire du Comité de Libération de l’arrondissement.
Arrêté par la Gestapo dans le bureau du Centre national des œuvres le 2 août 1944, emprisonné à Fresnes, Bernard fut transféré au camp de Buchenwald le 15 août puis au camp de Langenstein, en décembre 1944. Il appartint au groupe de 5 000 déportés évacués en Tchécoslovaquie et fut abattu par les SS, le 15 avril 1945.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat. F 17/16084. — Site de la Fondation pour la mémoire de la déportation.