JONQUAIS Joseph Stanislas [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 25 décembre 1861 à Montville (Seine-Inférieure), chaussonnier à Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Inférieure). Militant anarchiste dans l’Eure et la Seine-Inférieure.

Le 25 juin 1892 Jonquais était arrêté à Pitres (Eure) pour excitation au meurtre et au pillage dans la vallée de l’Andelle où existaient de nombreuses usines.
Une perquisition fit découvrir chez lui plusieurs brochures anarchistes. Jonquais fut écroué à la prison des Andelys (Eure).
Il parcourait l’arrondissement de Louviers (Eure), avait des relations suivies avec les anarchistes de la Seine-Inférieure et de la Seine qui lui faisaient parvenir des subsides.
Lors des élections législatives françaises de 1893 qui avaient eu lieu les 20 août et 3 septembre, Jonquais s’était manifesté dans les réunions électorales par ses idées anarchistes.
En décembre 1893, il était employé dans une filature à Maromme (arrondissement de Rouen) chez les frères Cormillard dont les opinions socialistes étaient connues. Il fut arrêté chez Lemire, président de la Libre Pensée, fabricant de chaussons qui employait quelques fois les ouvriers de passage.
A cette époque le parquet des Andelys lui fit remettre les livres saisis chez lui quelque temps auparavant.
Le 1er janvier 1894, une perquisition était effectuée chez Jonquais à Notre-Dame-de-Bondeville. M. Nicolle, commissaire spécial de police au Havre, saisit des journaux et brochures anarchistes ainsi qu’une lettre adressée à Vaillant à qui Jonquais envoyait ses plus vives félicitations pour l’attentat au Palais-Bourbon ; mais au lieu de l’arrêter, malgré les termes précis de la réquisition, il rentra à Rouen avec les pièces saisies.
Sur ordre du préfet, il se rendit une seconde fois à Notre-Dame-de-Bondeville et n’avait pu retrouver Jonquais contre lequel le parquet avait délivré un mandat d’arrêt.
Finalement Jonquais fut arrêté un peu plus tard par les gendarmes auxquels il répondit : « Vous pouvez m’arrêter ; mais je vous déclare que je n’irai pas à pieds à Rouen, il fait trop sale temps ». Le maréchal des logis fut dès lors obligé de réquisitionner une voiture qui amena le détenu à Rouen.
Il fut écroué à la prison Bonne Nouvelle, où il avait déjà séjourné, ayant subi 5 condamnations pour outrages à l’armée, outrages, dégradations, coups.
Jonquais figurait sur la liste des abonnés à La Révolte.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188719, notice JONQUAIS Joseph Stanislas [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 16 janvier 2017, dernière modification le 26 juillet 2021.

Par Dominique Petit

SOURCES : Arch. Nat. F7/12504, F7/12506, F7/12508, BB18/6449 — Arch. Dép. Seine-Maritime 4 M 2696 — Journal des débats 26 juin 1893 — Journal de Rouen 3 janvier 1894

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