PARROT Augustin Clément

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 23 novembre 1889 à Lempdes aujourd’hui Lempdes-sur-Allagnon (Haute-Loire), exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Allemagne) ; commerçant ; résistant du réseau SR Alliance.

Augustin Parrot était le fils de Jean, ouvrier mineur et de Marie Amaduble. En 1910 lors de son recrutement pour le service militaire, il déclara la profession d’horticulteur. Il fit son service militaire d’octobre 1910 à septembre 1912 au 36ème régiment d’artillerie, comme canonnier conducteur. Rappelé sous les drapeaux par la mobilisation générale du 2 août 1914, il fut incorporé le 4 août au 36ème RAC (régiment d’artillerie de campagne). Il fut blessé par balle le 1 avril 1916. Passé au 227ème régiment d’artillerie le 1 avril 1917, il fit toute la campagne de 1914 – 1918 et fut démobilisé le 7 août 1919. Ancien combattant de 1914 – 1918, titulaire d’une pension d’invalidité, il se maria le 16 avril 1921 à Saint-Myon (Puy-de-Dôme), avec Marie Carrier.
Il fut employé d’usine puis cafetier 17, place Delille, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Il entra dans la Résistance le 1er mai 1943 comme agent de renseignements et boîte aux lettres, au réseau de renseignements militaires Alliance, Région Centre, avec le matricule X.720". Son café servait de lieu de rendez-vous aux agents du secteur de Clermont-Ferrand.
Il fut arrêté à son domicile le 13 août 1943, à la suite d’une dénonciation par un agent double et interné à la prison militaire de la caserne du 92e RI à Clermont-Ferrand puis transféré à Lyon, à la prison de Montluc en septembre 1943 et à celle de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), d’où il fut déporté vers l’Allemagne et incarcéré à la prison de Pforzheim le 21janvier 1944 sous le protocole "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Maintenu en internement après la fin de la procédure Nacht und Nebel en septembre 1944, il fut remis à disposition de la Gestapo de Strasbourg sans avoir été l’objet d’un jugement.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, il fut extrait de sa cellule ainsi que 17 autres hommes et 8 femmes appartenant comme lui au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie.
Il fut homologué comme agent P2 et chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale des études et recherches) avec le grade de sous-lieutenant, le 1er septembre 1947.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 9 avril 1946 et la mention "Mort en déportation" le 24 octobre 1995 ainsi que le titre de "Déporté résistant" le 9 novembre 1951.
Il fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance.
Son nom figure sur le monument aux morts de Lempdes-sur-Allagnon (Haute-Loire) et sur la stèle commémorative réseau Alliance à Pforzheim (Allemagne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188772, notice PARROT Augustin Clément par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 18 janvier 2017, dernière modification le 17 janvier 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Arch. Dép. Haute-Loire (registre matricule) —Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb.— État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable