COURIVAUD Maurice

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Né le 13 novembre 1920 à Paris (13e arr.), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; boucher-charcutier ; victime civile.

Maurice Courivaud
Maurice Courivaud
crédit : Isabel Val Viga

Maurice Courivaud était le fils de Jean (né le 8 mai 1892, à Saint-Jouvent), cultivateur, et de son épouse Mélanie née Nicolle (née le 6 mars 1898, à Compreignac). Ses parents s’étaient mariés le 1er décembre 1917 à Compreignac.
Il avait deux sœurs, Marie Jeanne (née le 22 septembre 1919, à Saint-Symphorien-sur-Couze) épouse d’Albert Lombertie, Paulette Nicole (née le 25 août 1935, à Compreignac).
Sa mère échappa au massacre habitant La Tuilière-des-Bordes à Oradour-sur-Glane, hameau non raflé le 10 juin 1944. Sa sœur Paulette, absente de l’école l’après-midi pour un mariage. Son père Jean, arrivé à bicyclette, mêlé aux passagers du tramway de 19h30.
« Paulette Courivaud, à La Tuilière, s’est bien rendue en classe ce matin, mais elle a prévenu son institutrice qu’elle ne reviendra que lundi : elle se rend cet après-midi au mariage d’une parente. Son frère aîné, Maurice*, qui est garçon-boucher, ne sera pas de la fête, il a promis son aide à son collègue d’Oradour. »
« 19h30. C’est l’heure habituelle d’arrivée du tramway régulier qui relie Limoges et Oradour. La machine s’approche du village, bondée de voyageurs qui rentrent de leur travail ou de leurs courses au chef-lieu. A l’embranchement de la route de Saint-Victurnien, l’engin est stoppé par des SS qui ordonnent aux voyageurs de rester en place dans le wagon. Parmi ces voyageurs – ils sont une vingtaine – plusieurs Radounauds, Madame Montazeaud, postière à la retraire accompagnée de sa fille, mademoiselle Compain, la fille du pâtissier, Camille Senon, étudiante à Limoges, Eugène Leblanc, le fils du filateur, la femme et le fils du tailleur d’habits Jean Bichaud, l’épicier Émile Redon. (…) Encadrés étroitement, les voyageurs qui ont dû quitter le tramway, sont rassemblés en convoi. (…) Les otages sont tous emmenés, doivent traverser le village des Brégères en flammes, franchir la Glane par le gué d’un arbre tombé dans la rivière. Les pauvres gens sont terrorisés, les hommes et les femmes sont séparés, leurs identités sont vérifiées. (…) Deux heures s’écoulent. Une terrifiante attente. Puis un officier arrive, apostrophe vivement les gardiens du groupe. Un soldat crie aux otages : ’’Partez ! Vous avez de la chance ! Là-bas, les autres, tous Kaputt ! ’’ Libérés, les otages s’éloignent vers les Bordes, la peur au ventre d’être abattus dans le dos d’un instant à l’autre. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Il fait partie des 52 corps identifiés pour lequel un acte de décès put être établi.
Maurice Courivaud obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Il était cousin avec Albert Chaminade (1912 Limoges -2009 Limoges), résistant FFI qui échappa plusieurs fois à la Gestapo de Limoges, basketteur à Limoges, autrefois ancien arbitre national et international, ayant occupé plusieurs postes de dirigeants au sein du basket français, premier président du comité départemental de Haute-Vienne et apparenté à Sébastien Courivaud, acteur et photographe français (né le 28 juillet 1968 à Champigny-sur-Marne), notamment connu pour son rôle de Sébastien dans la série Hélène et les Garçons.
Son père, témoignera au procès de Bordeaux en 1953.
Son père décède le 30 octobre 1968 et sa mère le 6 novembre 1975, à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188797, notice COURIVAUD Maurice par Dominique Tantin, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 19 janvier 2017, dernière modification le 7 septembre 2020.

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Maurice Courivaud
Maurice Courivaud
crédit : Isabel Val Viga
plaque Maurice Courivaud, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque Maurice Courivaud, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Sur Albert Chaminade, informations communiquées par M. Christian Delanlay. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p72, p105-106).

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