PAROT Pierre, Henri dit Pierrot

Par Hugues Lenoir

Né le 22 août 1923 à Bourdeilles (Dordogne), mort le 20 juin 2017 ; ouvrier du livre ; résistant FTP ; syndicaliste CGT ; membre de la Fédération anarchiste.

Pierre Parot est né en Dordogne vécut à Périgueux avant de venir en Région parisienne et dans l’Essonne. Il est veuf de Parot Josette qui était standardiste à France-Soir et adhérente CGT avec laquelle il eut deux enfants.
Sa mère était « ménagère » et son père fut berger puis couvreur. Mutilé durant la guerre de 1914-1918, il devint pacifiste.
Après un apprentissage de typographe à l’âge de 14 ans à Périgueux, Pierre Parot travailla dans une imprimerie locale jusqu’en 1943. Puis, après la guerre il fut ouvrier du livre à Franc-Tireur, au Daily Mail, à Paris Presse, Paris Jour et enfin au Figaro. Journaux où il fut en relation avec d’autres libertaires du livre comme André Devriendt, Jacky Toublet, Thierry Porré.
Durant la Seconde Guerre mondiale il fut enrôlé dans les Chantiers de la Jeunesse en 1943. Chantiers qu’il quitta pour échapper au STO qui le guettait. Il se déclara alors insoumis. Au début 1944, il rejoignit un maquis FTP (Francs-tireurs et Partisans), sachant parler le Catalan, très proche de la langue occitane qu’il pratiquait, il devint délégué d’un groupe d’espagnols de la CNT-FAI (colonne Durutti-Retirada) qui avaient fui l’Espagne. « Cette rencontre, déclarait-il, de quelque mois d’études et de persuasion de leur part me convertira à l’anarcho-syndicalisme ». Avec ces mêmes Espagnols, il se retrouva dans un groupe de résistants de l’AS (Armée Secrète : groupe Héric) intégré aux troupes « provisoires » de l’Atlantique. Le groupe puis Bataillon Héric a libéré Périgueux le 19 août 1944 puis Angoulême le 31 août. Mais, comme le firent de nombreux espagnols, il refusa de signer un engagement pour la durée de la guerre car pour lui aussi « miliciens : oui, soldats : jamais » Après les combats de La Rochelle en 1944, il fut donc démobilisé de ces troupes de l’Atlantique.
Rendu à la vie civile, il rejoignit Périgueux et se retrouva, par ses connaissances, « récupéré » et remobilisé par un groupe d’anciens FTP, sous les ordres de Roger Ranoux dit Hercule, qui fut incorporé au 134e régiment d’infanterie qui ira jusqu’en Allemagne. Il fut alors définitivement démobilisé à Metz à la fin de1945.

Avant guerre, en 1938, il avait adhéré à la section du livre CGT. En 1945, il milita à la chambre typo parisienne et participa aux grandes grèves du Livre qui eurent lieu entre 1945 et 1947. Avec Louis Lecoin, ils tentèrent un essai d’organisation d’une tombola (lots de peintres) afin de fabriquer le journal pacifiste Liberté. Quelques numéros de cette feuille libertaire furent distribués dans les équipes typos des quotidiens de la presse parisienne. Il fut également de tous les différents conflits et grèves qui ont pu jalonner sa vie professionnelle. Pierre Parot met en particulier « en exergue » les deux ans et demi de lutte du Parisien, faite d’action directe, de récupération de « canards » jetés dans la Seine et de sa participation à la collecte financière de 10 % de son salaire pour faire vivre l’équipe en grève. Son dernier conflit sera en 1980 celui du Figaro suite auquel, comme nombre de ses camarades, il quitta la Presse pour être mis en retraite. Il avait rejoint le groupe Emma Goldman (FA) de Périgueux en 2013. En 2017, il était adhérent à la FA au groupe Salvador Segui et toujours membre au Comité syndical CGT des correcteurs « retraités ».

Pierre Parot est décédé le 20 juin 2017. Sa crémation et ses obsèques ont eu lieu le 26 juin à Arpajon

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188864, notice PAROT Pierre, Henri dit Pierrot par Hugues Lenoir, version mise en ligne le 22 janvier 2017, dernière modification le 7 septembre 2017.

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