DUTHU Pierre, Michel, Armand

Par Alain Dalançon

Né le 10 février 1910 à Bordeaux (1er arr.), mort le 1er mai 1988 à Saint-Nicolas-de-la-Grave (Tarn-et-Garonne) ; intendant universitaire ; militant syndicaliste du SNES ; militant du PSU

Fils de Louis Duthu et de Marie Félicité Durand, instituteurs à Saint-Ciers (Gironde) lors de sa naissance, Pierre Duthu était sous-intendant au lycée de Rochefort (Charente-Maritime) après la Libération, puis il devint intendant au lycée de Chasseneuil (Charente) en 1953, fut nommé au lycée Jean-Jaurès de Castres (Tarn) à partir de 1954, et enfin au lycée Louis-Barthou de Pau (Basses-Pyrénées/Pyrénées Atlantiques) à partir de 1961. Il s’était marié le 14 novembre 1945 à Talence (Gironde) avec Lucienne Marie Vitalis qui décéda en avril 2013 à 93 ans : ils eurent trois enfants.

Pierre Duthu militait au Syndicat national de l’enseignement secondaire. Le 29 janvier 1948, il fut le secrétaire de séance de l’Assemblée générale du syndicat de l’enseignement laïc de Charente-Maritime qui débattit du maintien ou non à la CGT. Dans son intervention, il estima qu’il n’y avait pas de raison de se séparer de la CGT et que « l’autonomie mène au corporatisme cher à Pétain ». Il confirma cette position à l’Assemblée générale du 18 mars : « l’autonomie, c’est l’amicalisme et non le syndicalisme ». Il se rallia néanmoins à l’autonomie après les congrès du SNES et de la Fédération de l’Éducation nationale, et fut candidat sur la liste « A » pour les élections à la CA nationale du SNES en 1950. Mais comme Gilbert Tessier, il figura sur la liste « B » comme « non-cégétiste » en 1951, puis fut élu sur cette même liste à partir de 1952. Il figurait toujours sur la liste « B » en 1962 avant la fusion du SNES avec le SNET en 1966, et la création du Syndicat national des intendants de l’Education nationale.

En juin 1957, dans L’Université syndicaliste, il tira un bilan négatif de 10 ans d’autonomie. En s’enfermant dans un corporatisme étroit, la FEN était, selon lui, paralysée par la rivalité SNI-SNES et n’avait rien obtenu d’essentiel pour la réforme de l’enseignement ni pour la revalorisation des catégories de l’Éducation nationale, en particulier les personnels de l’intendance. Il demandait donc de préparer la réunification des organisations ouvrières – mais pas celle préconisée par le PUMSUD – et dans un premier temps la fusion du SNES et du SNET, ainsi que la création d’un cartel des fédérations de fonctionnaires qui pourrait partir du niveau départemental. À la rentrée suivante, il dénonça l’absence de crédits pour l’Éducation nationale qui rendait la rentrée très difficile, alors que le ministre de la Guerre n’avait pas eu de mal à obtenir 92 milliards F de rallonge budgétaire pour la guerre d’Algérie.

Pierre Duthu militait par ailleurs au PSU. Son opposition à la guerre d’Algérie était bien connue ; sa voiture fut plastiquée par l’OAS dans le garage du lycée Louis-Barthou dans la nuit du 2 au 3 mars 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189093, notice DUTHU Pierre, Michel, Armand par Alain Dalançon, version mise en ligne le 13 février 2017, dernière modification le 5 janvier 2021.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. IRHSES (dont bulletins du Syndicat de l’enseignement laïc de Charente-Maritime, L’Université syndicaliste). — Georges Fleury, Histoire secrète de l’OAS, Grasset, 2002. — Renseignements fournis par les Archives municipales de Castres (Elodie Baumes). — État civil en ligne naissances Bordeaux 1, cote 1 E 409, vue 34.

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