AUBRIOT Émile

Né le 18 mars 1879 à Paris, tué au front le 15 mai 1915 à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) ; instituteur ; militant socialiste d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

Émile Aubriot était instituteur à Ivry-sur-Seine où il habitait 11, quai d’Ivry. Il était le frère cadet de Paul Aubriot et le frère aîné d’Amélie Aubriot, également militants socialistes.

Fondateur de la section locale de la Ligue des droits de l’homme (LDH), militant du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR), nom officiel du parti couramment appelé « allemaniste », du nom de son leader Jean Allemane, né de la scission survenue dans la Fédération des travailleurs socialistes de France au congrès de Châtellerault (1890), il était également engagé dans l’Université populaire du XVe arrondissement de Paris, « L’Émancipation ». Il adhéra à la section socialiste d’Ivry-sur-Seine après l’unité de 1905 et en fut un membre actif jusqu’à sa mobilisation.

L’École de la Fédération lui attribuait la paternité d’une pièce intitulée « La Grève », publiée dans les Cahiers de Charles Péguy. Émile Aubriot publia parfois sous le pseudonyme Jean Hugues. C’est sous ce nom qu’il écrivit dans Jean-Pierre, revue pour enfants publiée à partir de décembre 1901.
Émile Aubriot fut ensuite le co-auteur avec Pierre-Félix Pécaut de Pour devenir un homme, Livre de lectures courantes, publié à Paris par Garnier frères en 1908. Émile Aubriot fut en 1911 le secrétaire de la rédaction de la revue pour enfants Les Petits bonshommes, dont l’adresse était la même que la revue La Vie ouvrière de Pierre Monatte : 96, quai Jemmapes à Paris.

Émile Aubriot se présenta, sans succès, aux élections municipales du 5 mai 1912 à la tête d’une liste socialiste SFIO. En 1914, il était secrétaire de la section socialiste locale.

Mobilisé en 1914, il écrivit le 4 janvier 1915 à sa famille qu’il était plus que jamais « contre cette stupide et ignoble tuerie d’hommes ». Lui-même fut tué quelques mois plus tard. Jean Longuet lui rendit hommage en première page de L’Humanité le 25 juin 1915.

É. Aubriot s’était marié le 21 décembre 1911 à Paris (VIIe arr.) avec Anne, Louise, Marie Franken, qui était institutrice. Charles Péguy fut l’un des témoins du mariage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18915, notice AUBRIOT Émile, version mise en ligne le 4 août 2009, dernière modification le 18 octobre 2022.

SOURCES : L’École de la Fédération, 10 juillet 1915. — Arch. Com. Ivry-sur-Seine, fonds Roussel 2 Z 47. — Le Courrier de la Seine, 15 juin 1912. — Jean Bastaire, « Émile Aubriot, “gamin de Paris” », L’Amitié Charles Péguy, n° 6, avril-juin 1979. — Lucien Mercier, « Enfance et socialisme : “Jean-Pierre” et “Les Petits Bonshommes”, deux journaux des années 1900 », Le Mouvement social, n° 129, 1984. — État civil de Paris. — Notes de Michèle Rault et de Julien Chuzeville.

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