GOUGEON Robert

Par Daniel Heudré

Né le 28 août 1925 à Fougères (Ille-et-Vilaine), exécuté sommairement le 13 juin 1944, à Lignières-la-Doucelle (Lignières-Orgères, Mayenne) ; mécanicien ; résistant FTPF.

Robert Gougeon
Robert Gougeon
Crédit : Daniel Heudré

Célibataire, Robert Gougeon qui résidait au 25 rue Charles Oberthur à Rennes (Ille-et-Vilaine), était un sportif de bon niveau, champion de boxe de l’Olympic Ring rennais. Entré dans la Résistance FTPF (Francs-Tireurs et Partisans français), au mois de janvier 1944, il participa aux transports de matériel clandestins et à la diffusion de tracts. Il recruta un groupe de jeunes et participa, en mars 1944, au déraillement de la ligne Rennes (Ille-et-Vilaine) -Saint-Brieuc (Côtes -du- Nord, Côtes-d’Armor). Le 30 avril, sous la direction de Louis Pétri, il appartenait au commando qui libéra la prison de Vitré (Ille-et-Vilaine). Le 16 mai, avec ses camarades, il mena des actions contre les quatre garages Opel, à Fougères. Des camions, des moteurs d’avions et de l’essence furent détruits. A Rennes, Robert Gougeon visa les locaux de la LVF (Légion des volontaires français), parti collaborationniste ayant pignon sur rue dans sa lutte contre le bolchevisme. Le 4 juin 1944, il rejoignit le maquis de Lignières-la-Doucelle (Mayenne), sous le commandement de Louis Pétri, dit Loulou, responsable interdépartemental des FTPP (Francs-Tireurs et Partisans français) et d’Almire Viel, dit « Maxime », chef de l’AS (Armée secrète), de La Ferté-Macé. (Orne).
Le maquis comportait une quarantaine de personnes à la date des affrontements du 13 juin 1944. La journée fut interminable et cauchemardesque. Quelques jours après le Débarquement du 6 juin, les résistants voulaient en découdre avec les Allemands. Ils s’étaient donné rendez-vous au village de la Gérarderie, où était entreposé beaucoup de matériel. L’armement était stocké en grande partie à la Baroche-Gondouin (Mayenne).
Un camion allemand, rempli de treize militaires tomba en panne. Les maquisards se lancèrent à l’attaque du camion de la Wehrmacht, au lieu-dit « Le Fougeray ». Le bilan fut de cinq morts parmi les Allemands et de trois prisonniers. Faute d’une coordination suffisante entre les deux groupes de maquisards, deux résistants fougerais furent blessés grièvement : Paul Lasnier et René Pelé. Les Allemands réussirent à obtenir des renforts. Paul Lasnier fut arrêté au domicile d’André Catois, fils du maire de Lignières.
L’alerte donnée, les Allemands envahirent Lignières. Au nombre de 200 soldats, ils encerclèrent le maquis. Avec l’appoint des miliciens, ils étaient supérieurs en nombre et en armes. Les maquisards réussirent à rejoindre la forêt, tandis que d’autres restèrent sur place, réfugiés dans le grenier de la ferme de la Gérarderie. Ils tentèrent de riposter, mais le combat était trop inégal. La ferme fut incendiée. Alignés près du carrefour de la Fourchardière, des camarades de Louis Pétri furent fusillés, vers 23 heures : Robert Gougeon, François Cheminel, Auguste Leduc, René Pelé et Gibert Zoccolini. Un agriculteur, de la Vacherie, Marcel Cottin, fut exécuté avec ces résistants. Blessé, Paul Lasnier fut sauvagement assassiné par les Allemands, au crépuscule de ce jour d’une longueur effroyable. Robert Gougeon avait à peine dix-neuf ans. Capturé les armes à la main, torturé, il fut exécuté sommairement, en compagnie de ses camarades qui défendirent le maquis jusqu’au bout. Robert Gougeon fut inhumé à Rennes, au cimetière de l’Est, en octobre 1944.
Leur mémoire fut honorée à travers des monuments érigés dans la commune de Lignières-Orgères. La stèle de la Fouchardière comporte, gravés dans la pierre, les noms des patriotes exécutés. Dans le bourg de la commune, deux monuments rappellent la Résistance de Lignières et le sacrifice de ces maquisards.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189177, notice GOUGEON Robert par Daniel Heudré, version mise en ligne le 2 février 2017, dernière modification le 15 avril 2022.

Par Daniel Heudré

Robert Gougeon
Robert Gougeon
Crédit : Daniel Heudré
Stèle de Lignière-la-Doucelle
Stèle de Lignière-la-Doucelle
SOURCE : Daniel Heudré (Coll.pers.)

SOURCES : ADIV Rennes, 167 J – D. Heudré et J.P. Louvet, Combattants et victimes du maquis de Lignières-la-Doucelle, site Mémoire de guerre Bretagne - A. Robert et C. Ferault, Printemps et été 1944 à Lignières-la-Doucelle et à Orgères-la-Roche, Ed.de Géradé, 2010.— Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, Direction départementale de l’ONACVG de la Mayenne, 2001.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable