CASTAN Félix, Paul, Marcel

Par Jacques Girault

Né le 1er juillet 1920 à Labastide-Murat (Lot), mort le 22 janvier 2001 à Agen (Tarn-et-Garonne) ; instituteur ; militant communiste ; animateur du mouvement occitaniste.

Fils d’ingénieur des travaux publics et d’un professeur de cours complémentaire, Félix Castan habitait Moissac puis Montauban. Bachelier, il commença une année en khâgne au lycée Louis-Le-Grand à Paris, interrompue pour des raisons de santé. Envoyé aux chantiers de jeunesse dans le groupement de L’Honor-de-Cos (Tarn-et-Garonne) en 1941-1942, il devint ouvrier agricole pendant deux ans pour s’immerger dans la population occitane. En relations avec la Résistance (Armée secrète), il s’engagea en 1944 dans l’infanterie pour la durée de la guerre. Maître d’internat au collège de Moissac, il se syndiqua. Devenu instituteur en 1948, exerçant à Puygaillard à la fin des années 1950, il adhéra au Syndicat national des instituteurs et fit partie du conseil syndical de la section départementale du Tarn-et-Garonne.

Félix Castan suivait les cours de la faculté des lettres de Toulouse et obtint trois certificats de licence qui lui permirent de devenir professeur d’enseignement général des collèges. Il se maria avec Marcelle Dulaut, fille d’un professeur, artiste-peintre, membre du Parti communiste français depuis 1945. Elle mourut en 1978. Le couple avait un enfant.

Félix Castan pratiquait la langue occitane, rompant avec l’approche félibréenne. Il devint en 1948 directeur de l’institut d’études occitanes qu’il avait fondé et le demeura jusqu’à son exclusion en 1955, responsable de cinq structures culturelles et de deux revues, dont Oc. Il demeura par la suite membre de son conseil d’études. Dans le même temps, comme vice-président de l’Art nouveau où se côtoyaient des peintres et des sculpteurs, il créa en 1954 avec son épouse une biennale de poésie qui devint en 1957, le festival de Montauban, qui regroupait diverses manifestations artistiques, Il en était le délégué à la propagande. En 1969, il créa la Mostra del Larzac et le Centre international de synthèse de baroque et assurait la rédaction en chef de sa revue Baroque.

Castan avait adhéré au PCF en septembre 1944 à Montauban où il demeurait. Il fut membre du comité de la section communiste de la ville de 1949 à 1955. Il entra au comité de la fédération communiste du Tarn-et-Garonne en 1957. Il ne fut pas réélu lors de la conférence fédérale en 1968.

Il estimait que l’on pouvait faire correspondre luttes politiques révolutionnaires et diffusion des langues régionales. Ainsi lors de la conférence fédérale en janvier 1970, il proposa que le parti « se préoccupe des questions de la langue occitane » et estimait qu’il devait s’efforcer de rapprocher les divers courants occitans. Il insista aussi sur le statut de l’intellectuel dans ses rapports avec le parti qui devrait encourager la création artistique. Partisan de la décentralisation culturelle, il organisa les assises de la décentralisation en 1984. Dans le même temps, accordant une place essentielle aux aspects littéraires du combat culturel de l’occitanisme, il multipliait les écrits théoriques, les adaptations d’œuvres théâtrales, composait des recueils poétiques en langue occitane. Il introduisait aussi bien le Théâtre d’Olympe de Gouges (1993) que des poètes occitans (Antonin Perbosc, Max Allier). Son apport fut l’objet de la journée à Larrazet (Tarn) les 8-9 novembre 2008, dont les actes furent publiés sous le titre « Félix Castan ou l’équilibre parfait de l’identité ». Une autre journée fut organisée en 2010.

Membre du bureau de la section communiste de Montauban, Castan réintégra le comité fédéral du PCF de 1987 à 1997. Il fut candidat aux élections régionales en 1986 dans la Haute-Garonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18926, notice CASTAN Félix, Paul, Marcel par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 15 août 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Décentralisation occitaniste, 1973. — Manifeste multiculturel et antirégionaliste, Montauban, 1984, 164 p. — Argumentari : Lo semen del militantisme, Toulouse, IEO, 1994, 153 p. — Jeunesse des troubadours, 1996.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Article nécrologique du Monde (Ph.-J. Catinchi). — Actes des journées de Larrazet (8-9 novembre 2008).

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