CASTANET Léon, Pierre

Léon Castanet était le fils aîné de Félix Castanet, mineur, et d’Adeline Degos. Après sa sortie de l’École normale d’instituteurs en 1903, orphelin de son père, il fut d’abord dispensé du service militaire qu’il accomplit cependant au 40e régiment d’infanterie, d’octobre 1905 à septembre 1906. Il devint instituteur, puis directeur d’école publique, à Bessèges, à Saint-André-de-Majeucoules, à Saint-Christol-lès-Alès et enfin à Alais (Alès), sa ville natale.

Avant la guerre, au début des années 1910, il fut le premier secrétaire du syndicat des instituteurs. Plus tard, il fut élu pour représenter ses collègues au Conseil départemental de l’enseignement primaire.

Léon Castanet fut à nouveau mobilisé aux armées dans l’infanterie durant toute la guerre, d’août 1914 à mars 1919, longue période entrecoupée par un séjour dans différents hôpitaux de janvier à mars 1915 pour fièvre typhoïde contractée à Verdun. Après l’armistice, il termina la guerre dans l’armée territoriale au grade de sergent.

En 1928, la fédération socialiste du Gard le présenta aux élections législatives dans la 1re circonscription d’Alès : « Parti de la classe ouvrière et paysanne, écrivait-il dans sa profession de foi, il [le Parti socialiste] poursuit, dans l’intérêt de la collectivité tout entière, la transformation économique de la société... La révolution sociale, que nous n’identifions pas à l’insurrection, à l’émeute, à la violence, ne signifie rien de plus et rien de moins que la substitution du régime collectiviste de la production, de l’échange, au régime économique basé sur la propriété capitaliste. » Après avoir énuméré les réformes possibles dans l’immédiat, il termina ainsi son appel : « Vous voterez tous pour le candidat du Parti socialiste SFIO. Et, le 22 avril prochain, le drapeau rouge de l’Internationale ouvrière et socialiste flottera sur la [...] circonscription d’Alès. » Il fut élu au 2e tour par 7 426 voix contre 6 133 au candidat communiste Auguste Béchard. En 1932, c’est au premier tour qu’il battit le candidat du PC, Évesque, par 6 734 suffrages contre 4 839. Au Parlement il s’attacha aux problèmes de l’école, aux questions touchant à la vie des mineurs et aussi aux problèmes agricoles quand il fut devenu lui-même propriétaire-viticulteur. Il appartint à la commission chargée d’enquêter sur les événements du 6 février 1934.

Léon Castanet fut candidat SFIO, sans succès, au conseil général en octobre 1934 dans le canton d’Alès-Est. Aux élections législatives de 1936, il recueillit 3 506 voix, distancé par le candidat communiste Auguste Béchard (7 385) pour lequel il se désista. Mais sa vie publique n’était pas achevée. Il se présenta de nouveau aux élections sénatoriales du 23 octobre 1938.

Résistant sous l’Occupation allemande, il était, en 1944, membre du Comité local de Libération d’Aigremont. Il en devint le maire, le 6 mai 1945. Il fut battu aux élections cantonales de 1945 par le communiste Fernand Peyron. Il était secrétaire adjoint de la fédération en 1946. En 1949, Léon Castanet fut élu conseiller général dans le canton de Lédignan, traditionnellement tenu par les communistes (F. Peyron). De 1951 à 1957, il présida la commission départementale, fut premier vice-président de l’Assemblée départementale en 1955-1957, puis président du conseil général de 1957 à 1961.

En mai 1961, pour raisons de santé, il renonça à ses fonctions et mourut dans l’année, alors qu’il était président d’honneur du conseil général. Il avait appelé à voter « non » au référendum de 1958.

Il était le grand-père de Françoise Laurent-Perrigot, née en 1950, militante socialiste, maire d’Aigremont, sénatrice en 2008, élue en 2020 première femme présidente du conseil départemental du Gard.