Par Claude Pennetier
Né le 8 février 1902 à Lézignan-Corbières (Aude), mort en déportation le 15 août 1942 à Auschwitz ; fossoyeur, jardinier, métallurgiste ; conseiller municipal communiste de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine).
Enfant naturel de Jeanne Castel, Louis Castel fut ouvrier métallurgiste à l’usine Citroën de Clichy (Seine, Hauts-de-Seine). Licencié à la suite d’une grève, il fut fossoyeur au cimetière de Clichy de janvier 1928 à mai 1934, puis jardinier. Membre du Parti communiste depuis 1921, il était, en 1930, membre du comité régional communiste.
Louis Castel, jardinier, fut candidat du Parti communiste aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la circonscription de Saint-Affrique (Aveyron). Sur 13 675 inscrits, il obtint 11 voix soit 0,08 % des suffrages. Il était, en 1932, courant de faire présenter des militants parisiens, originaires de la région, lorsque les candidats locaux manquaient.
Élu conseiller municipal communiste de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine) lors des élections partielles de novembre 1934 et réélu le 5 mai 1935, il fut à deux reprises désigné comme troisième adjoint. Au printemps 1935, le sous-rayon communiste de Gennevilliers avait envisagé sa candidature à une élection cantonale, suite au décès d’Homère Robert, maire de Villeneuve-la-Garenne, mais la direction du PCF lui préféra Jean Grandel*.
Le conseil de préfecture déchut Castel de son mandat municipal, pour appartenance au Parti communiste, le 9 février 1940. Il avait été mobilisé en août 1939 et renvoyé dans ses foyers en septembre 1940. Selon la police, il continua à militer clandestinement au Parti communiste. Il fut arrêté le 3 décembre 1940 à Malakoff, chez son amie Sophie Devos. Le 11 février 1941, la 12e Chambre correctionnelle le condamna à dix-huit mois de prison pour infraction au décret du 26 septembre 1939 interdisant le Parti communiste. Il séjourna à la prison de la Santé, puis au camp de Voves où il apprit l’espagnol et les mathématiques. Envoyé au camp de Compiègne, le 10 mai 1942, il fut déporté le 6 juillet 1942 et mourut à Auschwitz le 15 août 1942.
Waldeck L’Huillier* parle de lui avec grande estime dans ses souvenirs : « C’était un militant de grande valeur, l’un de ceux qui parmi nous, possédaient le meilleur bagage en philosophie » (Combats pour la ville, p. 61).
Son nom figure sur une plaque à la mairie de Gennevilliers. Une rue porte son nom. Son état civil porte les mentions « mort pour la France » (1946) et « mort en déportation » (1989).
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. PPo. 101, 25 mai 1941. — Arch. Dép. Seine, DM3. — Notes de Claudine Cardon et de Patrice Castel. — État civil de Lézignan-Corbières, 31 mars 1983.