WIRTHGEN Willy

Par Francis Calvet

Né le 22 octobre 1904 à Rabenau près de Dresde (Allemange), fusillé le 3 avril 1944 au fort de Bondues (Nord) ; dirigeant du Parti communiste allemand dans la région de l’Allgäu, militant antifasciste, syndicaliste, déporté à Dachau puis à Buchenwald, condamné à mort par un tribunal militaire allemand.

Willy Wirthgen est le fils de Bruno et de Magdalena Müller. Célibataire, il était matelassier et tapissier qualifié. En 1927, il adhéra au KPD (Parti communiste allemand). En 1928 il arriva à Kempten (Alpes allemandes). Il fréquenta en 1931 l’école centrale du KPD « Rosa Luxembourg » à Fichtenau près de Berlin et devint responsable à la propagande (Agitpropleiter) et président du comité des chômeurs de Kempten. À l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, il entra dans la clandestinité dès le 30 janvier 1933. Caché dans un chalet d’alpage, il édita illégalement le journal Kempter Mosaik. À la suite d’une dénonciation il fut incarcéré par la police politique de Bavière à la prison de la police de Munich qui notait « Wirthgen Willy était le chef des meneurs communistes de l’Allgäu. Il s’agit là d’un communiste particulièrement dangereux ». Willy Wirthgen fut transféré le 4 mai 1933 au camp de concentration de Dachau. Il fut jugé pour écrits illégaux assimilés à des actions de haute trahison. En décembre de la même année, il eut une condamnation à 18 mois de prison, il resta détenu jusqu’en 1935. De retour à Kempten, sous surveillance policière, il reprit sa vie professionnelle. Le 1er septembre 1939 il fut à nouveau arrêté et déporté au camp de Buchenwald. Son dossier du KZ mentionne qu’il a « enfreint l’interdiction de rassemblement ». Il sortit du camp le 20 janvier 1940 pour être soumis au travail forcé à Sonthofen (Allgäu). Il fut ensuite enrôlé de force dans l’armée. Le 2 décembre 1940 il fut affecté dans une unité de défense anti-aérienne de la Luftwaffe (Flak ) sur le front de l’Est et ultérieurement dans le Nord de la France occupée. Dénoncé par sa logeuse pour avoir, lors d’une permission, échangé des propos « défaitistes » avec des amis, il connut l’arrestation le 10 décembre 1943, le jour même il futcondamné à la peine de mort pour « déclaration antimilitariste » et « démoralisation des troupes » par le tribunal militaire de la 16° division de la DCA siégeant à Bruxelles. Le jugement fut confirmé juste avant l’exécution par le ministre du Reich et le commandant en chef de la Lufwaffe. Le caporal chef Willy Wirthgen de la division anti-aérienne 417 fut exécuté au fort de Bondues le 3 avril 1944. Le jour même un document à en-tête du « tribunal de la Dienstelle, FP N° L 02690LGPA Bruxelles » expédié du Fort de Bondues informa le père de Willy, Bruno Wirthgen demeurant à Rabenau près de Dresde, de l’exécution de son fils. Ce document précise « l’interdiction de publier tout faire-part ou nécrologie ». L’inhumation y est indiquée au cimetière de Marcq (Il s’agit en fait du cimetière de Marquette). Il est précisé que « Le caporal chef Willy Wirthgen a été condamné à mort pour acte de démoralisation de l’armée et frappé de l’indignité militaire ainsi que de la perte de ses droits civiques à vie »…
Inhumé après son exécution au cimetière de Marquette, le corps de Willy Wirthgen sera transféré le 18 janvier 1962 au cimetière militaire allemand de Bourdon dans la Somme (bloc 26, allée 15, tombe 567). L’avis de décès fut communiqué à l’État civil de Berlin sous le n° de registre 1572/49.
En 2010, un pavé de la mémoire ( Stolperstein) a été posé à Kempten devant la maison où Willy Wirthgen habitait (Hohe Gasse 19 ). Ce pavé indique par erreur que Willy serait mort au KZ de Buchenwald. Une plaque commémorative a été inaugurée à Kempten ( Hohe Gasse 19 ) le 28 novembre 2015.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189606, notice WIRTHGEN Willy par Francis Calvet, version mise en ligne le 12 février 2017, dernière modification le 24 septembre 2017.

Par Francis Calvet

SOURCES : KPD Kempten ; M. Kurt WIRTH Kempten ; ITS Archives ; Stadtarchiv Kempten/Allgäu ; Arch. Wermacht BERLIN. —Notes de Francis Calvet, BiMOI Lille (Bibliothèque du Mouvement Ouvrier International). Traduction des documents d’archives : Monique Heddebaut et Monique Vanneufville.

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