PERRIN Pierre, Marius

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 2 avril 1914 à Charbonnières-les-Bains (Rhône), exécuté en représailles le 10 janvier 1944 à l’École du Service de santé militaire à Lyon (Rhône) ; commerçant.

Pierre Perrin était le fils de Joseph Perrin, entrepreneur en maçonnerie, et de Jeanne Françoise Muzard, couturière. Il naquit et vécut sa jeunesse au lieu-dit du Méridien à Charbonnières-les-Bains (Rhône). Il avait deux frères et une sœur. Son père fut mobilisé pendant la Première guerre mondiale. Pierre Perrin devint mécanicien. Il fit son service militaire dans le 504e régiment de chars de combat entre avril 1935 et octobre 1936. En 1938, il s’installa à Villeurbanne (Rhône). Il demeura 32 rue Henri Barbusse. A cette époque, il exerçait toujours la profession de mécanicien.
Rappelé sous les drapeaux le 2 septembre 1939, il fut affecté à l’arme du Train et démobilisé le 27 juillet 1940.
En 1944, Pierre Perrin était commerçant et demeurait à Villeurbanne, 36 avenue de l’Hôtel de ville. Il fut arrêté le 6 janvier 1944 et incarcéré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 10 janvier 1944, à 14h15, 4 quai Saint-Clair (quai André Lassagne, Lyon, Ier arr.), à hauteur du tunnel de la Croix-Rousse, sept résistants tirèrent sur trois soldats allemands à bicyclette et prirent la fuite. Deux soldats furent mortellement touchés et le troisième, grièvement blessé, décéda peu après. Des barrages furent aussitôt établis par les Allemands. Des personnes furent arrêtées dans le quartier et conduites à la prison de Montluc.
Vers 19 heures, Pierre Perrin et vingt-et-un autres détenus (parmi lesquels des hommes raflés après l’attentat) furent extraits de la prison. Ils furent conduits dans les caves de l’École du Service de santé militaire, siège de la Gestapo, avenue Berthelot (Lyon, VIIe arr.), puis ils furent exécutés. Le lendemain vers 6 heures du matin, les inspecteurs du Service de l’identité judiciaire furent chargés de transporter les cadavres à l’Institut médico-légal. Ils découvrirent l’une des victimes assise dans un fauteuil.
Dans une lettre du 22 janvier 1944, le préfet régional Angeli écrivit : « les chefs de la Police allemande […] m’ont fait connaître que les détenus auraient essayé de s’enfuir par une porte laissée ouverte après avoir tenté de désarmer le gardien. Celui-ci aurait appelé au secours. D’autres seraient venus qui auraient fauché les vingt-deux victimes à coup de mitraillettes ». Le préfet ne fut pas dupe. Il ajouta : « L’opinion considère que les autorités d’occupation ont usé en la circonstance de représailles à la suite d’un attentat qui la veille avait coûté la mort dans les rues de Lyon à deux soldats allemands. Quoi qu’il en soit, cette affaire a provoqué une émotion profonde. L’Officier de la police allemande qui m’a reçu ainsi que le Maire de Lyon m’a exprimé ses regrets en disant c’est la guerre ».
Il obtint la Mention Mort pour la France. Son nom fut gravé sur le monument aux morts de Charbonnières-les-Bains et sur le monument aux morts 1939-1945 de Villeurbanne.


Lyon, Avenue Berthelot (10 janvier 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189662, notice PERRIN Pierre, Marius par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 14 février 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : AD Rhône, 3335W22, 3335W6, 182W269, 31J157, 1RP1016, 6MP593, 6MP640, 6MP688, 6MP736, 1RP3049. — Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments 11 parcours, 2001. — Onac du Rhône, Les Fusillés de l’avenue Berthelot, 24 novembre 1943, 2008. — Paul Garcin, Interdit par la censure : 1942-1944, 1944. — Raymond Léculier, Alice Joly, A Montluc, prisonnier de la Gestapo, souvenirs de Raymond Léculier, 25 novembre 1943 – 25 août 1944, 2006. — Notes de Jacques Chauvet. — Mémorial Genweb. — État civil.

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