Par Jean-Luc Labbé
Né et mort à Issoudun (Indre), 25 juillet 1853-27 juin 1905 ; employé de chemin de fer en 1881, tanneur-mégissier à partir de 1890 ; syndicaliste CGT des cuirs et peaux ; conseiller municipal socialiste révolutionnaire d’Issoudun de 1898 à 1900 puis de 1904 à juin 1905.
Isidore Ardault (fils du menuisier Pierre Ardault, et de Julie Mayet, sans profession) s’était marié le 30 août 1881, à l’âge de 28 ans, avec Jeanne Moreau, couturière de 20 ans et fille d’un journalier. Parmi les témoins de ce mariage se trouvaient Michel Giraudon (vigneron de 23 ans), Baptiste Poupat (parcheminier de 23 ans) et Claude Jusserand (vigneron de 43 ans).
Le couple avait eu une fille, Alice née en 1882. Celle-ci, alors âgée de 22 ans, se maria en septembre 1905 avec l’ouvrier mégissier et syndiqué CGT Henri Mabillot.
Adhérent à l’Union syndicale des ouvriers des cuirs et peaux d’Issoudun depuis la création de ce syndicat en 1895, Isidore Ardault en devint le secrétaire de 1898 à 1901. En 1897, alors domicilié rue Montante, il participa à la création de l’Union des syndicats d’Issoudun (et de la Caisse de solidarité contre le chômage) dont il fut le trésorier jusqu’en 1904.
Isidore (qui se faisait appeler Pierre en mémoire de son père) entra au conseil municipal d’Issoudun en 1898 lors d’une élection partielle, au cours de laquelle une dizaine de socialistes vinrent remplacer autant de conseillers municipaux démissionnaires. Les nouveaux élus renforçaient ainsi la majorité du maire guesdiste Jacques Dufour qui venait d’être élu député et qui était maire depuis 1892. Isidore-Pierre Ardault ne fut pas candidat sur la liste du socialiste autonome Bonjour-Perrochon en 1900 comme d’autres socialistes et syndicalistes.
Aux élections municipales d’Issoudun en 1904, Isidore Ardault, toujours membre du bureau syndical des mégissiers CGT, fut rappelé et élu conseiller municipal sur la liste de l’Union socialiste révolutionnaire (POF et CRC/PSR) conduite par le député Jacques Dufour. Il siégea à peine plus d’un an et décéda brutalement en juin 1905 à l’âge de 51 ans.
Par Jean-Luc Labbé
SOURCES : Arch. Dép. Indre, M 6644, M 6659, et résultats électoraux et bureaux syndicaux. — Arch. UL CGT Issoudun. — État civil d’Issoudun. — Note de Louis Botella.