Par Jean-Luc Labbé
Né le 24 octobre 1885 et mort le 3 juin 1925 à Issoudun (Indre) ; ouvrier mégissier (1905) puis cordonnier (1920) ; syndicaliste CGT à Issoudun en 1905 ; membre d’un « groupe antimilitariste » puis de « Jeunesse syndicaliste » et du Groupe Artistique Issoldunois (1904-1907).
Né rue des Écoles à Issoudun, fils d’un « terrassier-vigneron » Hippolyte Baranger (34 ans) et de Marie-Angélique Perrot (27 ans), Henri Baranger eut comme témoins de sa naissance un maçon d’Issoudun (Mercier Pierre) et un paveur domicilié à Vierzon (Nicault François). En 1898, Henri Baranger à la fin de l’école obligatoire commença un apprentissage d’ouvrier mégissier dans les ateliers de cuirs et peaux.
En 1904, alors âgé de 19 ans et syndiqué CGT, Henri Baranger participa à la grève de cinq mois des mégissiers d’Issoudun et en 1907 fut fiché par la police pour son adhésion à la « section antimilitariste » de la Bourse du travail puis à la « Jeunesse syndicaliste » avec la précision suivante :
« À la retraite aux flambeaux joué par la musique du 68ème d’infanterie, le soir du 14 juillet 1907, faisait partie d’un groupe où furent entendus les cris séditieux : “À bas l’armée, À bas Clemenceau, À bas les assassins, Vive le 17ème !” ».
Henri Baranger participa également entre 1904 et 1906 au Groupe Artistique Issoldunois, groupe de jeunes ouvriers syndicalistes révolutionnaires (voir Louis Chuat, Henri Michon et Henri Denis).
Henri Baranger, alors domicilié chez ses parents rue de la Fraternité à Issoudun, effectua son service militaire au 90e régiment d’infanterie du 9 octobre 1906 au 25 septembre 1908. Sa fiche matricule militaire le décrivait ainsi : « cheveux et sourcils châtain, yeux marron, front rond, nez en pointe, bouche grande, visage ovale, taille 1,68 mètre ». Henri Baranger se maria à Civray (Cher) le 4 novembre 1911 avec Juliette Perrot, mariage suivi de la naissance d’un enfant.
Henri Baranger répondit à l’ordre de mobilisation générale en rejoignant son régiment (90e d’infanterie à Châteauroux) le 4 août 1914 et partit au front le 25 septembre. Blessé le 3 septembre 1918 (« Plaies multiples à la joue droite et à la cuisse droite par éclat d’obus »), Henri Baranger repris le combat un mois plus tard. Cité à l’ordre de son régiment pour son courage on lui décerna la Croix de guerre (étoile de bronze) pour avoir « pris part comme volontaire à une patrouille chargée de reconnaitre l’emplacement d’un poste allemand situé à proximité de la ferme de la petite Denteux ». Démobilisé, Henri Baranger put regagner son domicile à Issoudun (rue de La Fraternité) le 20 mars 1919.
Militant du syndicat CGT des mégissiers jusqu’en 1914, son nom n’apparaissait plus dans les listings syndicaux de 1920. Henri Baranger n’était plus ouvrier mégissier mais cordonnier. Henri Baranger décéda à Issoudun en 1925, à 40 ans.
Par Jean-Luc Labbé
SOURCES : Arch. Dép. Indre, surveillance policière, état civil et Registre militaire.