LABÉAUSSE Pierre, Florentin

Par Didier Bigorgne

Né le 5 octobre 1910 à Braux (Ardennes), mort le 27 juillet 1944 à Paris (Seine) ; chauffeur d’automobile ; militant socialiste SFIO des Ardennes.

Pierre Labéausse était le fils d’ Emile Basile Henri Labéausse,ouvrier ajusteur, et de Cécile Maria Buche couturière. Il exerçait le métier de chauffeur d’automobile quand il épousa Léa, Suzanne Prophète, sans profession, le 21 janvier 1933 à Braux.

Son père, étant membre du Parti socialiste SFIO et conseiller municipal de Braux de 1925 à 1935, Pierre Labéausse adhéra très tôt aux Jeunesses socialistes. Il se révéla vite un militant de qualité. Secrétaire de la section socialiste de Braux, il fut élu à la commission exécutive du Parti socialiste SFIO des Ardennes le 31 janvier 1929 pour y siéger jusqu’au 29 janvier 1933. Il fut délégué de sa fédération au 28ème congrès national qui se tint à Tours du 24 au 28 mai 1931.

Pierre Labéausse participa activement à la vie intérieure de son parti. Lors du congrès départemental du 29 mai 1930, il s’opposa à la dérive droitière de la fédération socialiste des Ardennes. Il défendit une motion qui refusait de donner aux parlementaires le droit de rapporter les budgets ayant trait à la défense nationale et qui rappelait au groupe parlementaire l’obligation statutaire de ne jamais donner son assentiment aux budgets de guerre. Au congrès fédéral du 9 juillet 1933, il condamna les deux députés socialistes du département qui avaient persisté dans l’indiscipline en votant le budget en mai 1933 et réclama l’exclusion des principaux dirigeants « néo-socialistes » Déat, Frossart, Marquet et Fiancette. Enfin, le 29 octobre suivant, il vota la motion qui se prononçait pour « l’exclusion des députés incriminés qui ne prendraient pas l’engagement solennel de se conformer à la volonté du parti » qui l’emporta à une large majorité.

Après le décès d’Emile Jevais*, maire socialiste de Braux et conseiller général, Pierre Labéausse représenta son parti à l’élection partielle du 30 août 1936 pour le conseil général dans le canton de Monthermé. Il échoua en obtenant 1243 voix sur 4634 inscrits et 3065 votants et se désista pour le communiste Clément Pierlot* qui fut élu au second tour.

Pierre Labéausse critiqua sévèrement la politique de non-intervention du Parti socialiste SFIO pendant la guerre d’Espagne. Lors du congrès fédéral de novembre 1936, il demanda tout simplement la levée du blocus « qui se traduisait par la suspension d’envois directs d’armement aux républicains espagnols ». Il resta ferme dans ses positions en rappelant, devant le congrès fédéral du 26 mai 1938, l’erreur de la non-intervention en Espagne.

Mobilisé en septembre 1939, Pierre Labéausse combattit les Allemands. Il était réfugié à Paris, dans le XVIème arrondissement, quand il mourut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189808, notice LABÉAUSSE Pierre, Florentin par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 21 février 2017, dernière modification le 7 juillet 2020.

Par Didier Bigorgne

Sources : Arch .Dép. Ardennes 3M 7.— Arch. du Parti socialiste des Ardennes. Congrès SFIO.— Le Socialiste Ardennais, 1929 à 1938.— Presse locale.— Etat civil de Bogny-sur-Meuse (commune de Braux).

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