BEAUFORT Gilbert, Jules [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 19 février 1862 à Paris (11e arrondissement) ; marié et père d’un enfant. Ébéniste demeurant 5 rue Saint Rémy à Saint-Denis (Seine). Anarchiste de Saint-Denis.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Beaufort avait tiré au sort en 1883 à Paris (9e arrondissement) et fit son service militaire au 3e régiment des Chasseurs d’Afrique à Constantine (Algérie).
Il fut d’abord boulangiste et ne devint anarchiste qu’en 1891. Il avait assisté à des réunions anarchistes à Saint-Denis, Saint-Ouen et Clichy. On remarqua particulièrement sa présence dans une soirée familiale anarchiste à Saint-Ouen le 5 août 1893, salle de la Maison blanche, 66 Boulevard Victor Hugo.
En 1894, il gagnait 8 francs par jour à la fabrique de pianos Kriegelstein où il travaillait depuis deux mois. Auparavant il avait été employé chez Pleyel qu’il avait quitté à la suite d’un différent avec un contremaître.
Beaufort, après son renvoi de la maison Pleyel, s’était vanté que les anarchistes de Saint-Denis lui procuraient des moyens d’exister. En effet dans une réunion à Saint-Ouen le 23 septembre 1893, Péron fit une quête au profit de Beaufort, renvoyé récemment de chez Pleyel à cause de ses opinions anarchistes.
Le 3 mars 1894, le préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à l’encontre de Beaufort. A son domicile situé au 3e étage et composé de deux pièces, le commissaire découvrit le 5 mars, des exemplaires du Père Peinard et de la Révolte, des extraits de journaux relatifs à l’affaire Vaillant et une chanson manuscrite Le chant des anti-propriétaires. Il trouva également un coup de poing américain, deux brochures l’Almanach du Père Peinard, la Philosophie de l’anarchie de Malato.
Il avoua au commissaire de police qu’il était anarchiste, sans être partisan de la propagande par le fait. Il se déclara favorable à l’abstention lors des votes, afin d’arriver à ce qu’il n’y ait plus de lois
Le 6 mars 1894, il était incarcéré à la prison de Mazas.
Une quête fut organisée à son profit lors d’une réunion à Saint-Ouen et une pétition des habitants de son quartier fut adressée au juge d’instruction.
Le 17 avril 1894, il était remis en liberté par le juge d’instruction Meyer. Le 6 juin 1895, celui-ci prononçait une ordonnance de non lieu concernant les poursuites pour association de malfaiteurs.
On retrouva Beaufort sur des listes d’anarchistes dressées par la préfecture de police jusque vers 1900.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189833, notice BEAUFORT Gilbert, Jules [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 22 février 2017, dernière modification le 2 février 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : Arch. de Paris D.3 U6 carton 49. — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine.

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