LEBOSSE François

Par Daniel Heudré

Né le 7 décembre 1901 à Laignelet (Ille-et-Vilaine), guillotiné par condamnation le 21 septembre 1943 à la prison centrale Stadelheim de Munich (Allemagne) ; commerçant ; membre du réseau René Gallais de Fougères, réseau Action et CDLL, FFC.

Contacté par René Gallais, guide au château de Fougères (Ille-et-Vilaine), François Lebossé refusa la débâcle de juin 1940. Il habitait au 3 rue de la Fourchette, à proximité du château. Suivant l’exemple de René Gallais qui avait entreposé, dans une tour du château, les armes abandonnées par les soldats et les prisonniers français, Lebossé et ses camarades constituèrent des dépôts dans les fermes et les forêts des environs. Le groupe facilita les passages en zone « libre » et recueillit des renseignements sur les déplacements et les installations militaires allemands. Le groupe Gallais faisait preuve d’une grande spontanéité et d’une précocité étonnante. Isolé à ses débuts, il rejoignit le mouvement CDL (Ceux de la Libération), au mois d’août 1941.
François Lebossé et tous les membres du groupe René Gallais furent trahis par un jeune couple d’autonomistes bretons, René-Yves Hervé et Mathilde Le Gall, hébergés chez une tante, au 12 rue de la Pinterie à Fougères. Le couple se faisait passer pour des membres de l’Intelligence Service et réussit à gagner la confiance de la famille Gallais pour infiltrer le groupe. Plus de 50 personnes furent arrêtées (opération Porto), le 9 octobre 1941 et conduites à l’Hôtel des Voyageurs, déjà réquisitionné par les Allemands, pour être soumis aux premiers interrogatoires. Elles furent aussitôt transférées à la prison d’Angers par autocars. 41 personnes furent relâchées à partir du 26 octobre. Les autres restèrent à la maison d’Arrêt avant d’être conduites dans des prisons parisiennes, vers la mi-novembre. Le 18 décembre 1941, elles étaient 14 à être déportées vers Augsburg (Bavière), dans l’attente d’être jugées. Le jugement n’aura lieu que le 23 février 1943, après une détention de 14 mois.
Le jeune Joseph Brindeau mourut des suites d’une tuberculose, le 30 mars 1942 ; le gendarme Jagu fut libéré, faute de preuves, le 5 avril 1943. Douze furent condamnés à mort, les femmes furent graciées, ainsi que Marcel Lebastard envoyé aux travaux forcés. Les hommes, au nombre du huit, furent transférés à la prison Stadelheim de Munich, le 9 septembre 1943.
Le 21 septembre 1943, François Lebossé fut guillotiné, à 17h19. Ses camarades furent exécutés dans la demi-heure, Gallais étant le premier à mourir.
Monument aux morts, hommage au groupe René Gallais, cimetière de Fougères.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189865, notice LEBOSSE François par Daniel Heudré, version mise en ligne le 23 février 2017, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Daniel Heudré

SOURCES : ADIV, Rennes, 167 J 25 6 ETP 2/56. — Mémoire de Guerre Bretagne. — Kristian Hamon, Les Agents du Reich en Bretagne, 2011, Skol Vreizh.

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