Par Dominique Petit
Né à Gand (Belgique) le 25 août 1870 ; célibataire ; ouvrier tailleur. Militant anarchiste parisien.
Bellemans était arrivé de Belgique le 13 septembre 1893. Depuis cette date et jusqu’au 9 juillet 1894, il habitait une chambre meublée, 11 rue de la Barre, dans le même immeuble que Nicolas Deliège. Il travaillait chez Van Trapen 47 rue Labat.
En 1894, Bellemans était inscrit sur une liste des anarchistes dangereux établie par la Préfecture de police. Il figurait également sur une liste des anarchistes connus à la 3e brigade et ayant un dossier.
Le 6 mars 1894, à dix heures du soir, la brigade de recherches de la Préfecture de police, sous les ordres de M. Fédée, assisté d’une quarantaine d’agents fit irruption dans le restaurant Duprat (sur les conditions de cette rafle assez violente et concernant les conditions juridiques de l’opération, voir Auguste Bordes). Selon le journal La Justice, « ils se précipitèrent sur les consommateurs, et sans autre forme de procès, commencèrent à frapper à coups de poings et à coups de canne ; ne sachant au juste à qui ils avaient affaire, les gens attablés cherchaient à se défendre. La lutte dura près d’une demi-heure . Enfin les tables cassées, les verres brisés, les consommateurs à moitié assommés, la police resta maîtresse du champ de bataille. Dix-sept personnes, dont trois femmes, aussitôt arrêtés, furent conduites au poste de la mairie du 18e arrondissement, où M. Fédée a passé une partie de la nuit à les interroger ».
Le 8 mars 1894, Bellemans qui avait été pris dans le coup de filet chez Duprat où il prenait ses repas, était interrogé par le commissaire de police. Le 9 mars 1894, il était incarcéré à la prison de Mazas. Le 11 mars, le juge d’instruction Henri Meyer le faisait libérer.
Le 9 juillet 1894, dans le cadre d’un information pour association de malfaiteurs contre Duprat, une perquisition était effectuée dans son établissement, 11 rue Ramey. La police y trouvait à nouveau Bellemans. Il avait continué à fréquenter l’endroit, malgré les risques encourus et assistait aux réunions et soirée familiales que les anarchistes y organisaient. Il était arrêté et incarcéré à Mazas le 13 juillet dont il était libéré le 29 juillet 1894. Le 6 juin 1895, le juge d’instruction prenait une ordonnance de non lieu dans son affaire.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°333.550.
Par Dominique Petit
SOURCES : Arch. de Paris D.3 U6 carton 49. — Arc. Préf. de pol. Ba 1500. — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine. — La Justice 8 et 9 mars 1894. — Le Temps 8 mars 1894. — La Presse 8 mars 1894.