FONTAINE Louis, Alexandre

Par Pierre Vandevoorde

Né le 2 juillet 1932 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; ouvrier fraiseur ; militant trotskyste pour l’indépendance algérienne, membre du PCI puis de la TMRI.

Fils de Louis Pierre Fontaine, peintre en bâtiment, et de Alexandrine Gavard, ménagère, Louis Fontaine, ouvrier fraiseur au Laboratoire de Recherche et de Balistique Appliquée (LRBA) de Vernon (Eure), fit partie des premiers rappelés en Algérie en mai 1956. Voici son témoignage : « On a mis à sac notre caserne à Bruz près de Rennes, les officiers n’en menaient pas large et répétaient qu’ils n’étaient pour rien dans notre rappel, le train a mis 3 jours pour arriver à Marseille, il ne s’arrêtait plus dans les gares pour éviter les manifestations de solidarité, à l’arrivée dans le port d’Alger, on était 5000 à hurler "à mort Lacoste !". Il manquait un parti pour donner une perspective à tout ça. Alors les officiers nous ont isolés par petits groupes pour nous dresser. » Il en revint en avril 1957, révolté par le colonialisme et disposé à s’engager pour l’indépendance. C’est ainsi qu’à 24 ans, gagné par son collègue Jack Houdet, il rejoignit au Parti communiste Internationaliste cinq de ses camarades d’ateliers qui avaient adhéré ensemble, eux-mêmes convaincus par deux militants plus anciens, Roland Vacher et surtout le vétéran Camille Januel.
La cellule de Vernon était très active sur tous les plans. Louis Fontaine accepta en 1959 de devenir le deuxième permanent du PCI mis au service du FLN pour imprimer tracts et faux papiers. Quand le local fut découvert par la police en 1960, il partit au Maroc où il fut l’un des organisateurs de l’usine d’armes clandestine montée par la IVème Internationale pour le FLN. Il fit ensuite partie des « Pieds rouges » à Alger, dont l’objectif était d’enraciner révolution en soutenant le gouvernement Ben Bella. Il avait fait le choix de suivre Michel Pablo dans sa rupture avec la IVe Internationale au sein de la Tendance marxiste-révolutionnaire internationale (TMRI). En 1965 Lors du coup d’État de Boumedienne, il quitta aussitôt son logement et échappa de justesse à la police. Il vécut et milita à Paris jusqu’en 1976, travaillant avec son camarade Gilbert Marquis dans une petite société « où on avait les coudées franches. En 1968 par exemple, on a réussi à imprimer en douce « pas mal de choses ». Pour des raisons familiales, il dut quitter Paris pour le Var où il vécut d’abord de petits boulots, puis y devint facteur jusqu’à la retraite.
Il s’était marié le 11 juin 1966 à Paris (XIe arr.) avec Annie Marcelle Le Tallec.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189996, notice FONTAINE Louis, Alexandre par Pierre Vandevoorde, version mise en ligne le 10 avril 2017, dernière modification le 10 avril 2017.

Par Pierre Vandevoorde

SOURCES Sylvain Pattieu, Les camarades des frères. Trotskistes et libertaires dans la guerre d’Algérie, .Syllepse, Paris, 2002. – Pierre Vandevoorde « 1950 et après : Trois décennies d’activités trotskystes à Vernon (Eure) et au Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA) » 2015 http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article39874. — État civil.

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